"Il y a des économies à faire ailleurs" : les Français soulagés par l'abandon de la suppression des deux jours fériés

L'abandon de la suppression de deux jours fériés est un soulagement pour beaucoup de Français, qui estiment qu'il est plus judicieux de faire des économies dans de nombreux autres domaines.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le gouvernement veut supprimer deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8-Mai. (FRANCK DELHOMME / MAXPPP)
Le gouvernement veut supprimer deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8-Mai. (FRANCK DELHOMME / MAXPPP)

C'est une des mesures phares du plan de redressement de la France, et qui a en partie coûté à François Bayrou son siège de Premier ministre, la suppression de deux jours fériés prévus dans le projet de budget 2026. Mais son successeur, Sébastien Lecornu a décidé d'abandonner la mesure, largement décriée.

Une nouvelle accueillie avec soulagement par les Français, notamment dans les rues du XVe arrondissement de Paris. "C'est une très bonne chose. C'est très difficile pour les gens qui travaillent, de supprimer comme ça deux jours. Psychologiquement, ce n'est pas bon du tout", estime un habitant du quartier.

Réaliser des économies "ailleurs"

Pour Laurence, une secrétaire médicale, c'était l'effort de trop demandé aux Français. "C'était un plaisir en plus à cette période-là d'avoir des longs week-ends. Il y a d'autres efforts à demander que de supprimer deux jours fériés", assène-t-elle.

Adrien, un vidéaste de 31 ans, nuance : "Il faut reconnaître qu'en France on est bien lotis en termes de jours fériés. Donc deux jours fériés enlevés ou non, ça ne change pas grand-chose à mon quotidien personnellement". Pour autant, il qualifie de dérisoire cette mesure qui aurait permis d'économiser plus de 4 milliards d'euros par an selon le gouvernement.

"Il y a des économies à faire ailleurs, bien plus importantes qu'en supprimant simplement deux jours fériés."

Adrien, vidéaste

à franceinfo

C'est aussi ce que répètent plusieurs personnes interrogées. Pour désendetter le pays, pourquoi ne pas s'attaquer plutôt aux "cures thermales", à "la fraude à la Sécurité sociale", ou aux  "plus riches" ? D'après Eddy, responsable dans une grande enseigne d'électroménager, "ça commencerait par peut-être demander aux milliardaires de notre pays de participer un petit peu plus". "Même s'ils participent déjà parce qu'ils créent énormément d'emplois, de richesses et d'opportunités", reconnaît-il.

Un problème plus profond

Même si Sébastien Lecornu a annoncé vouloir des ruptures sur la forme mais aussi sur le fond, il n'ira pas jusque-là croit savoir Jean Baptiste. Selon lui, il faut une véritable évolution, car "remplacer Monsieur A par Monsieur B, ça ne change rien".

D'autant que pour Stéphane, technicien dans le domaine des transports, "il n'y a pas que les deux jours" qui posent problème. "Il y a plein de mesures contre le monde du travail", s'agace-t-il, évoquant aussi l'absence d'augmentation de salaires des fonctionnaires. "Il y a aussi le budget de l'Armée qui augmente et les hôpitaux ont encore moins, donc rien ne va", poursuit-il.

"Il y avait je ne sais pas combien de mesures, ils n'en enlèvent qu'une seule. Donc ça ne suffit pas."

Stéphane, technicien dans les transports

à franceinfo

Stéphane finit par conclure : "Je serai en grève le 18 [septembre] et je pense qu'il faut qu'on soit nombreux". Il espère en effet que la mobilisation organisée jeudi par les syndicats sera plus massive que lors de la journée "Bloquons tout" du 10 septembre.

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