Les gouvernements se suivent, mais à quel point se ressemblent-ils ? Alors que Sébastien Lecornu passe son baptême du feu dans le costume de Premier ministre, mardi 14 octobre, pour sa déclaration de politique générale, franceinfo a comparé le nouveau gouvernement nommé dimanche soir avec ceux qui l'ont précédé depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017.
Sans surprise, le gouvernement Lecornu II marche dans les pas de ses prédécesseurs avec un ancrage politique marqué au centre-droit. Mais il se démarque également par le retour de personnalités issues de la société civile, sans étiquette politique, qui rappelle les compositions des gouvernements d'Edouard Philippe en 2017 et d'Elisabeth Borne en 2022.
Moins macroniste que sa première version tombée en à peine 14 heures le 6 octobre, la composition du gouvernement Lecornu II n'en demeure pas moins dominée par les centristes. Sur 34 ministres, douze sont issus de Renaissance, trois du parti Horizons et trois du MoDem. Cette équipe est complétée par huit ministres de droite, dont six dissidents des Républicains, qui n'ont pas respecté la consigne de la direction du parti de droite de ne pas participer au gouvernement. Ensemble, la droite et le centre se partagent les trois quarts des portefeuilles ministériels.
A leurs côtés, seul un ministre peut être considéré comme issu des rangs de la gauche : il s'agit du dissident socialiste Laurent Panifous, président du groupe transpartisan Liot à l'Assemblée nationale, qui a été nommé aux Relations avec le Parlement. Les huit sièges restants sont occupés par des personnalités issues de la société civile, dont trois anciens conseillers ministériels. Nommé ministre de l'Education, Edouard Geffray avait été directeur du cabinet de François Bayrou à la Justice en 2017. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, avait lui dirigé le cabinet de Frédérique Vidal, de 2017 à 2019, alors qu'elle occupait le même poste. Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants, avait quand à elle été conseillère auprès d'Emmanuel Macron entre 2017 et 2022. Quant au ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, il avait occupé le poste de secrétaire d'Etat dans le gouvernement d'Edouard Philippe, de 2018 à 2020, avant de devenir préfet de police de Paris.
Le Premier ministre, un fidèle parmi les fidèles
Le nouveau gouvernement est en réalité composé de près de la moitié d'anciens ministres. En plus de Laurent Nuñez, ils sont quinze à avoir déjà officié au sein d'au moins un gouvernement avant la première nomination de Sébastien Lecornu, le 9 septembre. Avec plus de 3 000 jours aux affaires à son actif, soit plus de huit années et quatre mois, le chef du gouvernement est tout en haut du classement de la longévité des 180 ministres et Premiers ministres nommés depuis 2017. Il est suivi par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui n'a été absent que du gouvernement de Michel Barnier, avec 2 980 jours au pouvoir.
Mais ce nouveau casting, fait en partie avec de l'ancien, parviendra-t-il à faire éviter la chute du gouvernement ? Deux motions de censure ont déjà été déposées par le Rassemblement national et La France insoumise – elles doivent être examinées jeudi matin. Mais avant cette échéance, tous les regards seront tournés cet après-midi vers l'Assemblée nationale, où le Premier ministre doit faire sa déclaration de politique générale. Les concessions qui seront consenties sur les retraites scelleront le sort de ce nouvel exécutif.
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