Lecornu II : le gouvernement passera-t-il la semaine ?

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Article rédigé par France 2 - A. Mezmorian, J. Assouly, C. Adriaens-Allemand, R. Sicard, R. Mathé, J.-F. Lons, A. Teyssier. Édité par l'agence 6Medias
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À peine nommé, le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu pourrait déjà être censuré. La déclaration de politique générale, qui se tiendra mardi 14 octobre, pourrait être décisive.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


C'est la première image du gouvernement Lecornu II. Des berlines dans la cour de Matignon et des ministres officiellement priés de mettre leur ego de côté par le premier d'entre eux. "Notre seule mission est évidemment de surpasser, de dépasser cette crise politique dans laquelle nous nous trouvons", indique Sébastien Lecornu. Après une première réunion de travail, un seul commentaire laconique de Philippe Tabarot, ministre des Transports reconduit : "Ambiance très studieuse aujourd'hui".

Le premier jour d'une semaine où le gouvernement joue sa survie. Un peu plus tôt, les passations se sont organisées sans témoin, consigne très claire de Matignon : "Il faut que vous les fassiez entre 11h et 14h sans presse, sans discours, sans invitations extérieures". Certains ont tout de même été aperçus sur le départ et ont confié leur amertume. "Je quitte sans regret le gouvernement, mais je quitte quand même avec beaucoup de tristesse ce ministère", a déclaré Manuel Valls, ancien ministre des Outre-Mer. En catimini mais filmée au téléphone portable par un invité, la passation entre Bruno Retailleau et Laurent Nunez respecte la consigne. Sobriété à tous les étages.

Censure ou pas censure ?

À 3 500 kilomètres de là, en Égypte, Emmanuel Macron est venu parler de la crise au Proche-Orient, mais la situation française continue de le préoccuper. "J'ai vu beaucoup de propos qui n'ont pas été à la hauteur des événements et je demande à tout le monde de se ressaisir. Le devoir de tous, c'est de veiller à la stabilité. Ce n'est pas de faire des paris sur la stabilité", a indiqué le président de la République.

Au RN, qui comme LFI, a déjà déposé une motion de censure, la seule façon de ramener la stabilité serait de dissoudre. Pour Jordan Bardella, le PS est en train de faire la courte échelle à Sébastien Lecornu : "On se fait l'écho, depuis plusieurs jours, de tractations, de magouilles entre le PS et la Macronie. On ne peut pas avancer comme ça derrière des magouilles de couloirs. Il faut que chacun dise sa vérité". L'équation est en effet simple. Si on additionne les voix de LR, Liot et du Bloc Central, cela ne fait que 233 députés. Insuffisant pour rejeter une motion de censure. Avec le PS, le total atteindrait 302 députés. La motion serait rejetée.

Question posée aux socialistes cet après-midi, sans le mot magique, "suspension", ça sera la censure. "Il faut évidemment qu'il annonce une suspension de l'application de la réforme des retraites au moins jusqu'à l'élection présidentielle de 2027, qui sera le grand rendez-vous démocratique pour dire stop ou encore à cette réforme", affirme Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne. Comme si de rien n'était, les ministres comme Gérald Darmanin sont déjà sur le terrain alors que dès demain, mardi 14 octobre, le gouvernement Lecornu joue sa survie avec la déclaration de politique générale.

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