Affiche visant Cyril Hanouna : La France insoumise condamnée pour atteinte au "droit à l'image"

Le visuel incriminé avait initialement été mis en ligne sur le compte X de La France insoumise, qui l'a retiré après avoir été accusée d'antisémitisme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'animateur de télévision Cyril Hanouna lors de son audition à l'Assemblée nationale, le 14 mars 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)
L'animateur de télévision Cyril Hanouna lors de son audition à l'Assemblée nationale, le 14 mars 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

Le tribunal judiciaire de Nanterre a condamné, vendredi 21 mars, La France insoumise (LFI) à verser 3 500 euros à Cyril Hanouna pour atteinte au "droit à l'image", en raison d'une caricature qui a valu à LFI des accusations d'antisémitisme. L'animateur avait annoncé qu'il allait poursuivre le mouvement politique, fondé par Jean-Luc Mélenchon. 

Se prononçant en référé au civil, le tribunal a aussi interdit la reproduction sur tout support de l'affiche, initialement mise en ligne sur les réseaux sociaux de LFI, puis retirée il y a quelques jours, selon le jugement du tribunal judiciaire de Nanterre, dont franceinfo a eu copie. Le juge des référés a estimé que Cyril Hanouna était "reconnaissable", que son image "a été reproduite sans son autorisation" et "que cette photographie a été perçue comme rappelant des affiches (...) antisémites des années 1930/1940". Il en découle qu'"il est évident que cette image [de Cyril Hanouna] ne peut pas illustrer de façon pertinente le sujet d'intérêt général porté par l'affiche", à savoir l'appel à manifester "contre le racisme et le fascisme".

Une action également prévue au pénal

En revanche, le juge des référés a rejeté la demande de se prononcer sur la deuxième affiche publiée ensuite par LFI, en l'absence de tels parallèles historiques, car elle implique "une mise en balance" du droit à l'image et de la liberté d'expression qui n'est pas du ressort de cette juridiction. Le magistrat a également refusé d'interdire à LFI d'utiliser une image de Cyril Hanouna sur des affiches en amont de la manifestation du 22 mars. La demande du plaignant a été jugée "générale et imprécise".

Cyril Hanouna, dont la plainte a été examinée mercredi, a également prévu une action au pénal, selon son avocat, Stéphane Hasbanian. L'affiche publiée le 11 mars sur le compte X de LFI mettait en scène le visage de l'animateur, de confession juive, en noir et blanc, sourcils froncés et air agressif, au-dessus des messages "Manifestations contre l'extrême droite, ses idées... et ses relais !" et "Partout en France 22 mars". Le visuel avait déclenché des accusations d'antisémitisme, récusées par le mouvement de gauche radicale.

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