Robert Badinter au Panthéon : hommage à un homme de justice

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Article rédigé par France 2 - T. Curtet, J. Poirier, F. Bohn, N. Berthelot. Édité par l'agence 6Medias
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La France rend hommage à Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort. Des Français se recueillent au Conseil constitutionnel avant son entrée au Panthéon, saluant la mémoire d’un homme d’État visionnaire, défenseur infatigable de la justice et des droits fondamentaux.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


À Robert Badinter qui a montré le chemin, l’hommage de la nation reconnaissante. Des Français se pressent au Conseil constitutionnel qu’il présida. Un cercueil contenant cinq objets choisis par son épouse y est exposé le 9 octobre. "Robert Badinter, c’est vraiment une figure incontournable pour nous en tant que juristes, en tous les cas, et un père fondateur", confie un visiteur. Une autre tient à lui laisser un mot : "Je lui ai écrit : merci, M. Badinter, vous nous manquez tellement à l’heure actuelle."

Il inspire encore les nouvelles générations. "On continuera le combat, qu’il s’agisse de la préservation de l’État de droit, de la dépénalisation de l’homosexualité ou de la défense des droits fondamentaux", affirme un jeune homme venu lui rendre hommage.

L’homme qui fit abolir la peine de mort

Depuis le 8 octobre, les Français se souviennent. Pour certains, il entre dans la légende : "Comme Simone Veil, ce sont des personnages importants qui rassemblent, surtout dans la situation actuelle." Pour d’autres, il demeure une figure unique : "C’est un homme d’État comme on n’en fait plus, inspirant, animé par le sens de l’intérêt général et une puissance intellectuelle rare."

Il livre sa plus grande bataille à la tribune de l’Assemblée nationale. "J’ai l’honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France", déclare-t-il le 17 septembre 1981, alors qu’il est ministre socialiste de la Justice.

Le discours enflammé de l’avocat, qui sauva six accusés de la guillotine, emporte la décision. "Je sais qu’il n’y a pas dans la peine de mort de valeur dissuasive", pouvait-on alors l’entendre dire. L’interdiction de la peine de mort sera finalement inscrite dans la Constitution en 2007.

Lors d’une interview, il confie son souvenir de ce jour-là : "J’ai vu se lever la quasi-totalité des parlementaires. J’ai aussi dit : mon Dieu, quel chemin parcouru. J’ai eu le sentiment que les choses étaient en ordre et que, par conséquent, je pouvais m’en aller. Le travail était achevé."

Vers le Panthéon

À quelques heures de la cérémonie au Panthéon, tout est désormais prêt. La mémoire de Robert Badinter rejoindra, le 9 octobre, le carré des révolutionnaires de 1789.

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