Lionel Jospin estime qu'il serait "absurde" que les socialistes agitent la menace d'une motion de censure du gouvernement

"La gauche n'est pas maintenant en mesure d'offrir une alternative", déplore l'ancien Premier ministre socialiste dans un entretien au "Monde".

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 31/03/2025 07:39 Mis à jour le 31/03/2025 07:58

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L'ancien Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, à Paris, le 22 mai 2024. (ANTONIN UTZ / AFP)

"Les Français n'attendent pas des socialistes qu'ils renversent le gouvernement, mais qu'ils avancent des propositions sérieuses et un projet de société crédible." Dans un entretien publié par Le Monde, dimanche 30 mars, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin juge qu'il serait "absurde" que sa famille politique agite la menace d'une motion de censure. "Au vu de la gravité de la situation nationale et internationale, il serait irresponsable de priver la France de gouvernement, puisque la gauche n'est pas maintenant en mesure d'offrir une alternative", commente l'ex-premier secrétaire du parti.

Début février, Lionel Jospin avait déjà appelé à ne pas faire tomber le gouvernement sur le budget. Il enjoint toutefois les socialistes à "rester une force de proposition", à "réussir le congrès qu'ils ont convoqué" et à "entreprendre un travail politique et intellectuel de fond jusqu'à l'élection présidentielle de 2027". Le prochain secrétaire du Parti socialiste sera élu en juin. Trois cadres sont déjà sur la ligne de départ : Olivier Faure, l'actuel patron du parti, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et déjà candidat en 2023, et Boris Vallaud, le président du groupe PS à l'Assemblée.

"Nous n'avons pas à précipiter les échéances, au risque de faire le jeu de LFI ou du RN", poursuit Lionel Jospin auprès du journal. L'ancien Premier ministre estime toutefois que "la vague trumpiste" pourrait faire "trébucher" le Rassemblement national. "Depuis l'avènement de Donald Trump, le RN est embarrassé", avance-t-il. "D'un côté, ses dirigeants sont séduits par ce courant nouveau, inattendu, dont ils aimeraient se nourrir. De l'autre, ils savent bien que la personnalité de Donald Trump choque les Français", expose l'ancien chef de gouvernement.