Un tweet d'Olivier Faure sur le conflit israélo-palestinien continue de faire polémique au sein du Parti socialiste

Ses échanges ont déclenché une polémique en interne. Dimanche 14 septembre, Olivier Faure a répondu à l'ancien porte-parole de l'armée israélienne Julien Bahloul sur X. Le responsable socialiste ayant appelé à pavoiser les mairies françaises du drapeau palestinien le 22 septembre, lorsque la France va officiellement reconnaître l'Etat de Palestine, Julien Bahloul lui avait fait remarquer que la date correspondait cette année à celle du Nouvel An juif, Roch Hachana. "Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le Nouvel An juif et l'an 1 d'un Etat palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort", avait alors répondu Olivier Faure. Une "faute", pour le député socialiste Jérôme Guedj. "Par sa réponse savamment alambiquée, en mêlant une fête religieuse comme Roch Hachana et un événement géopolitique majeur, la reconnaissance de la Palestine, Olivier Faure a créé un puissant malaise par-delà les frontières de la communauté juive", a-t-il déploré dans une interview au quotidien L'Opinion. 

Jérôme Guedj voit également dans le "vous" employé "une essentialisation mortifère" des juifs – ce qu'Olivier Faure récuse –, tous assimilés à "des soutiens de Nétanyahou". "Personne ne fait un procès en antisémitisme à Olivier Faure", a nuancé Jérôme Guedj, qui appelle le premier secrétaire, dont il est un opposant au sein du PS, à ne pas "abîmer sa fonction et sa parole en tweetant à hue et à dia".

Dans un communiqué commun signé avec Nicolas Mayer-Rossignol, Hélène Geoffroy ou encore le député Philippe Brun (tous issus de courants opposés à Olivier Faure), Jérôme Guedj lui demande de "retirer son tweet". "Nous nous opposons au tweet malheureux du premier secrétaire qui associe la fête religieuse du Nouvel An juif et la reconnaissance de l'Etat palestinien", écrivent-ils. "Nous refusons toute essentialisation du débat qui associerait les juifs à la politique d'extrême droite de Benyamin Nétanyahou", ajoutent-ils. 

Une accusation "honteuse", selon Olivier Faure

Des accusations qu'Olivier Faure a jugées "honteuses", jeudi 18 septembre sur TF1. "Si vous lisez l'interview [que Jérôme Guedj] a donnée, elle est honteuse : laisser penser un seul instant que je puisse, moi, avoir la moindre pensée antisémite, c'est une folie", a-t-il déclaré. Affirmant s'être "accroché" avec lui lors d'une réunion, le premier secrétaire du PS a reproché au député de l'Essonne d'"instrumentaliser cet échange sur les réseaux sociaux pour en faire un élément de construction personnelle".

"Je m'adressais à un activiste sur les réseaux sociaux, peut-être aurais-je dû m'épargner cette réponse à cet homme qui en permanence harcèle sur les réseaux sociaux", a expliqué Olivier Faure. "Je lui répondais à lui et non pas au monde des Français juifs ou au monde juif dans son ensemble", a-t-il insisté. "Si j'ai demandé que le drapeau palestinien pavoise des mairies françaises le 22 septembre, c'est simplement parce que c'est le jour où le président de la République va commettre un geste qui est extrêmement puissant, fort, puisqu'il va reconnaître, au nom du peuple français, l'Etat de Palestine", a-t-il argumenté. "Cela doit être interprété par le gouvernement d'extrême droite israélien non pas comme la volonté d'un homme seul, mais comme celui d'un peuple entier", a-t-il ajouté.