Droits de douane : pas d'exception pour les vins et spiritueux qui seront taxés à 15 % par les États-Unis

Publié le 21/08/2025 21:09

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France 2 - J. Bigard, M. Justet, A. Arnal. L. Houeix, M.-P. Cassignard, L. Viannay. Édité par l'agence 6Medias

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Ils espéraient encore y échapper, mais les États-Unis n'ont rien lâché dans les négociations jeudi 21 août. Les producteurs de vin seront bien taxés, comme la plupart des autres produits européens, à 15 %, à l'entrée sur le territoire américain.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder dans son intégralité.

Il a la tête des mauvais jours et la récolte à venir ne le console pas. Renaud Jean vient d'apprendre que son vin sera officiellement taxé à 15 % par les États-Unis, soit trois fois plus qu'il y a un an. Il espérait échapper aux droits de douane. "Pour les Américains, ça va faire d'un seul coup des vins très chers. On a toutes les chances de perdre des consommateurs. Ce n'est pas une bonne nouvelle du tout", s'agace-t-il.

Le producteur et négociant bordelais exporte plus de 40 000 bouteilles chaque année de l'autre côté de l'Atlantique. En difficulté, comme de nombreux viticulteurs français, il a déjà dû licencier. Une nouvelle épreuve qu'il devra affronter. "C'est une inquiétude, ce n'était pas le moment. Je ne sais pas s'il y avait un moment, mais en tout cas, pour nous, dans la viticulture, ce n'était pas le moment", assure Renaud Jean.

La filière du champagne dans la crainte

La même crainte pour toute la filière française du vin et des spiritueux : les exportations au pays de Donald Trump représentent 3,8 milliards d'euros. Alors, avec les droits de douane, les Américains vont-ils se détourner des boissons françaises devenues plus chères ? En Champagne, la peur règne sur la vigne. Les vignerons sont particulièrement dépendants des États-Unis. Pour Cédric Moussé, c'est même un quart de son chiffre d'affaires. "Ça représente 25 000 bouteilles, ce n’est pas négligeable", assure le producteur de champagne.

Pour combler la perte de clients aux États-Unis, il a déjà décidé de se tourner vers de nouveaux marchés. "On était à 35 pays au 31 décembre 2024, là aujourd'hui on est à 40 pays. Je ne vendais pas au Japon, donc on a démarré le Japon et c'est un marché où il fallait arriver avec un petit peu de bouteilles", détaille Cédric Moussé. Mais la France n'a peut-être pas dit son dernier mot. Le gouvernement assure vouloir poursuivre les négociations avec Donald Trump pour exempter les vins et spiritueux des droits de douane américains.