: Vidéo Pluies intenses, sécheresses à répétition... Quand le sol engloutit des maisons sous l'effet des intempéries
Les pluies intenses et les sécheresses à répétition seraient à l'origine de la multiplication des sols qui s'effondrent. Un phénomène qui peut atteindre 30 m de profondeur.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Xavier Delva n'aurait jamais imaginé voir ça un jour. Au bout de son jardin, un trou de sept mètres de profondeur s’est formé sous la maison des voisins. Apparu en 2016, il n'a cessé de s'élargir depuis. "Ça fait drôle de le voir comme ça aujourd'hui parce qu'il s'est peut-être étendu fois deux, fois trois par rapport à avant", constate-t-il. Ses voisins ont dû quitter leur maison et l'État les a indemnisés. Mais aucune solution n'a été trouvée pour Xavier Delva. Aujourd'hui, une partie de son terrain est interdite d'accès et sa famille vit dans la crainte que le gouffre s'agrandisse. Les Delva ont pensé à partir, mais impossible de vendre. "Le problème, ce n'est même pas de pouvoir poser un prix sur cette maison, c'est qu'elle ne vaut plus rien, parce que personne ne voudrait l'acheter", assure Xavier Delva.
Des risques importants
Dans la région, des trous mystérieux, des effondrements que l'on appelle des fontis, sont récurrents. Comme un apparu en mars près de la route qui mène au village d'Évecquemont (Yvelines). Les voitures peuvent circuler, mais le maire a préféré suspendre le ramassage scolaire. "Le risque, c'est qu'on ait un effondrement de voirie et qu'une partie du bus tombe dans le fontis. On a des fontis qui font 4-5 m, sachant que ça peut aller jusqu'à 25 m pour les plus gros fontis, donc la taille d'un bus. Donc on ne prend aucun risque de ce côté-là", explique Christophe Nicolas, maire (SE) d'Évecquemont.
Des mesures sont en cours pour vérifier la solidité de la route. L'Île-de-France n'est pas la seule région concernée. En 2016, après de fortes pluies, 33 trous sont apparus à Gidy, dans le Loiret. En Normandie, on compte quelques dizaines d'effondrements par an.
Comment se forment ces trous ?
Les trous se forment en sous-sol, principalement dans des carrières abandonnées. Quand la galerie tombe en ruine ou qu'il pleut trop, le plafond s'effondre progressivement jusqu'à atteindre la surface. Pour limiter les risques, il faut surveiller les carrières. C'est précisément la mission de techniciens. Dans une galerie, un éboulement a commencé à se former. Un drone leur permet d'examiner chaque roche sans se mettre en danger. Une mission cruciale, car le changement climatique avec des pluies plus intenses semble aggraver le phénomène. En cas de péril imminent, les techniciens peuvent agir pour éviter un drame. "On peut la traiter, soit traiter la cavité en souterrain, la combler, la conforter, ou traiter les enjeux de surface, adapter les fondations d'une maison à l'effondrement qui peut se produire", détaille Frédéric Poulard, responsable de l’unité Risques après mines, carrières, cavités à l’Ineris.
Des travaux coûteux pour le moment réservés aux quartiers habités. Quand les effondrements ont lieu en forêt, en revanche, les autorités se contentent d'interdire les lieux à la promenade. Ces trous béants deviennent ainsi des refuges pour la biodiversité.
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