Sébastien Lecornu Premier ministre : comment peut-il trouver un budget pour l’État ?

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Article rédigé par France 2 - M. Boissin, B. Chavatte, J. Assouly, F. Badaire, A. Fischer, T. Guéry, C. Gadelorge, S. Gravelaine - Édité par l'agence 6Medias
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Sébastien Lecornu est le 5e Premier ministre nommé en deux ans par Emmanuel Macron. Il aura la lourde tâche de durer plus longtemps que ses prédécesseurs. Et surtout de faire adopter en urgence un budget.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

L'art de la guerre aura-t-il appris à Sébastien Lecornu l'art du compromis ? Pour faire passer un budget sans aucune majorité, des concessions s'annoncent inévitables, par exemple sur la taxation des plus riches. C'est le premier scénario composé avec la gauche. Taxer les grandes fortunes est une clé pour les socialistes dans ce budget 2026. Mais pour le PS, plus question d'utiliser l'article 49.3 qui permet de passer en force. "Une négociation qu'on espère plus mature, ça permettra derrière de faire passer des budgets. Parce qu'on a pu trouver des compromis. On a pu trouver des voies pour avancer sur la fiscalisation des plus riches. À chaque fois, on a voté des choses comme ça dans les différents budgets. Et à chaque fois, ça a été éliminé par les 49.3 successifs", indique Arthur Delaporte, député PS du Calvados.

La baisse des dépenses publiques, suppression des jours fériés…

Le bloc central pourrait ouvrir la porte à cette taxation des plus aisés. Autre scénario : aller chercher une majorité sur la question de la baisse des dépenses publiques. Une thématique incontournable à droite mais aussi pour l'extrême droite, qui pose des conditions pour ne pas censurer le gouvernement. "Si, en revanche, on a un gouvernement qui écoute, le premier parti de France, le Rassemblement national, et qui, par exemple, supprime l'aide médicale d'État et fait faire une cure d'amincissement à un État devenu obèse, alors nous serons peut-être plus cléments", assure Laurent Jacobelli, député RN de Moselle.

Des exigences radicales, alors pour rester maître du jeu, Sébastien Lecornu pourrait plutôt revenir sur la suppression des jours fériés. Abandonner cette mesure pourrait faire consensus, mais le pari de concilier la gauche et la droite reste aventureux.

"Quand vous écoutez le son de cloche des LR, ils veulent plus l'économie. Quand vous écoutez le son de cloche des socialistes, les deux piliers sur lesquels le gouvernement tient, ou en tout cas sur lesquels il ne tombe pas, sont en totale opposition, en totale contradiction", affirme Benjamin Morel, constitutionnaliste et politologue. Le gouvernement devra aussi très vite trancher sur le montant des économies, 44 milliards d'euros, au moins, à réaliser.

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