Le torchage de gaz, une pratique dévastatrice pour le climat
Si vous avez déjà vu un puits de pétrole, vous avez sûrement remarqué la petite flamme, au-dessus des cheminées. On appelle cela le torchage. Cette méthode est un cauchemar pour les écologistes.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Au Texas, les puits de pétrole font partie du paysage depuis plus d'un siècle, avec ses torchères qui brûlent. Lors de la production de pétrole, du gaz s'échappe. Il est canalisé et volontairement brûlé pour éviter des explosions. "Quand le gaz brûle, cela crée du CO2, un gaz à effet de serre. Et ce CO2 reste des centaines d'années dans l'atmosphère. C'est destructeur pour le climat", explique la militante écologiste d'Oilfield Witness, Sharon Wilson, dont ces flammes sont la bête noire.
Ces torches, il y en a sur presque tous les sites d'extraction de pétrole. La pratique a même augmenté de plus de 8% en deux ans. Aujourd'hui, il est possible de détecter cette activité par satellite.
Les émissions causées par le torchage
A la demande de la Banque mondiale, l'entreprise française Kayrros analyse les émissions de CO2 causées par le torchage. Elle a ainsi cartographié les quantités de dioxyde de carbone rejetées par les plus gros émetteurs mondiaux. "L'année 2024 est en effet un tournant au niveau de l'activité de torchage mondial parce que les émissions de CO2 qui sont liées à cette activité ont atteint un niveau qui n'avait pas été dépassé depuis les 20 dernières années. Et ce niveau est assez impressionnant parce qu'il est supérieur aux émissions relâchées sur l'ensemble du territoire français", dévoile Quentin Peyle, spécialiste de la pollution atmosphérique chez Kayrros.
Des rejets massifs de CO2 donc, même si, au Texas, pour Sharon Wilson, le pire est ailleurs. A droite d'une torche allumée, l'autre semble éteinte. Pourtant, quand Sharon la regarde grâce à une caméra spéciale, la réalité est tout autre. "Ce n'est pas allumé et vous pouvez voir que le méthane s'échappe. C'est très nocif car le méthane est un gaz à effet de serre environ 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. C'est un accélérateur du changement climatique. C'est comme jeter de l'essence sur un feu", montre-t-elle.
Elle découvre ces rejets à chacune de ses sorties. Par manque de maintenance ou désintérêt des producteurs, le gaz s'envole. Pourtant, il est techniquement facile de récupérer le gaz naturel pour l'exploiter. Par manque de rentabilité, très peu d'entreprises le font.
Parmi nos sources
Communiqué de presse de la Banque Mondiale, publié le 18 juillet 2025
Rapport de la Banque Mondiale publié en juillet 2025 (en anglais)
Liste non exhaustive
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