"Il faudrait plus de syndiqués", estime Philippe Martinez, l’ancien secrétaire général de la CGT

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Article rédigé par franceinfo - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Philippe Martinez, technicien français et ancien secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), était l’invité de franceinfo mercredi 1er octobre.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

France Télévisions : Bonsoir Philippe Martinez, ancien secrétaire général de la CGT. Vous publiez Mon tour de Gaulle aux éditions Plon. Alors qu'une nouvelle mobilisation est prévue jeudi 2 octobre en France, les syndicats ne sont pas forcément dans une position de force dans les discussions avec le patronat ou avec les gouvernements. Ça n'aide pas d'avoir des salariés français qui sont si peu syndiqués ?

Philippe Martinez : C'est sûr qu'il faudrait plus de syndiqués, mais il y a des différences de syndicalisme selon les pays où l'on se trouve. En Suède, par exemple, certains syndiqués ont des rabais sur le paiement de leur électricité. Aujourd'hui, dans bon nombre d'entreprises, vous vous retrouvez avec des salariés qui ont différentes conventions collectives, parce que le monde du travail a été éclaté, il y a beaucoup de sous-traitance, etc. Pour unifier tout ça, c'est compliqué.

Ceux qui disent qu'on n'est pas représentatifs : il y a plus d'adhérents dans chacun de nos deux syndicats (CGT, CFDT) que dans l'ensemble des partis politiques. Et personne ne dit qu'ils ne sont pas représentatifs. Quand il y a des manifestations, celles qui auront lieu jeudi 2 octobre ou le mouvement des retraites de 2023, tout le monde a dit que c'était un regain du syndicalisme. On avait la cote, beaucoup plus que Macron.

France Télévisions : Vous parlez de la manifestation de jeudi 2 octobre, on annonce une baisse par rapport à la dernière de participation de 30 %.

Philippe Martinez : Je ne sais pas, je suis moins impliqué. Je suis à la retraite. Je suis moins au cœur du débat, de la discussion.

France Télévisions : La CGT donne plutôt des points de manifestation plutôt qu'un montant total de personnes manifestantes. Comment jugez-vous l'évolution de la CGT ? Ça fait un moment maintenant que la CFDT est le premier syndicat dans le privé et que la CGT subit une petite érosion. 

Philippe Martinez : Je pense qu'il y a deux aspects. Je pense qu'il faut aller plus vite dans la prise en compte de la diversité du monde du travail. Le monde du travail est beaucoup plus divers que quand il y avait des grandes boîtes. J'étais embauché chez Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), il y avait plus de 20 000 salariés, de l'ouvrier sur chaîne jusqu'à l'agent de sécurité, jusqu'au jardinier, on avait tous le même statut. Donc, il faut prendre en compte cette diversité. Il y a les nouveaux métiers, les nouvelles formes de travail, comme Uber, etc. Ce sont des métiers qui émergent, qui n'ont pas de statut, il faut qu'on s'en occupe. Et puis, c'est un fait, la CFDT est implantée dans plus d'entreprises que la CGT. Et forcément, l'efficacité du syndicat, on la voit au contact de la déléguée ou du délégué qu'on connaît et qu'on croise tous les jours.

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