: Vidéo Quand Pétain a ordonné de tirer sur les forces alliés lors du débarquement à Alger, s'enfonçant un peu plus dans la collaboration avec l'Allemagne nazie
A la tête d'une France occupée, en 1940, le maréchal Pétain a fait le choix de la collaboration avec Hitler. En 1942, le débarquement en Algérie lui offre la possibilité de rejoindre le camp des alliés, pourtant, il décide de rester à Vichy et de combattre les forces anglo-américaines.
Le 17 juin 1940, alors que la défaite française apparaît inévitable, le maréchal Pétain, nouvellement nommé chef du gouvernement, demande à ses troupes de cesser le combat et négocie un armistice avec Hitler. Quatre mois plus tard, les deux hommes se rencontrent sur le quai d’une gare à Montoire-sur-le-Loir. Leur poignée de main scelle le début de la collaboration avec l’Allemagne nazie, dans laquelle le maréchal va s’enfoncer jusqu’à la fin de la guerre. Sous le régime autoritaire de Vichy qu’il instaure, le héros de la guerre de 14-18 autorise, entre autres, la création d’une milice, l’assassinat de résistants et la traque des juifs.
Pourtant, l’Histoire lui a donné une occasion unique de retrouver son honneur en participant à la libération de la France. Deux ans plus tard, le 8 novembre 1942, les Américains et les Anglais débarquent en Algérie, une terre alors française sous le contrôle de Pétain et sans présence allemande. A ce moment-là, les alliés pensent que le maréchal va les accueillir à bras ouverts et rallier leur cause pour défendre la France. Dans une lettre, le président américain Franklin D. Roosevelt lui demande de reprendre le combat à leurs côtés, contre les Allemands qui occupent le pays.
"S’il était parti en Afrique du Nord, il y aurait aujourd’hui des places du Maréchal-Pétain partout"
Mais contre toute attente, le chef du régime de Vichy, alors âgé de 86 ans, refuse de revoir sa position face au renversement de situation et ordonne aux soldats français de tirer sur les Américains et les Anglais. Selon Pierre Servent, historien et auteur de De Gaulle et Pétain (éd. Perrin), cette décision inscrit définitivement le vainqueur de Verdun du côté de la collaboration : "Roosevelt garde pour le maréchal Pétain une immense admiration. C’est le grand maréchal de la Première Guerre mondiale. S’il était parti en Afrique du Nord, il y aurait aujourd’hui des places du Maréchal-Pétain partout. Mais il a refusé de passer de l’autre côté."
Les militaires français, eux, ne ratent pas le rendez-vous avec l’Histoire : après quelques heures de combat, ils désobéissent et rejoignent le camp anglo-américain. Alors que les forces de libération sont proches du sud de la France, les nazis se sentent menacés. Trois jours plus tard, les armées allemandes franchissent la ligne de démarcation. Le territoire français, jusque-là partagé en deux à la suite de l’armistice signé le 22 juin 1940, est désormais entièrement occupé. Il n’y a plus de zone libre.
Philippe Collin, auteur de Le Fantôme de Philippe Pétain (éd. Flammarion), considère que cette rupture de la convention d’armistice était une opportunité supplémentaire qu'aurait pu saisir le maréchal pour rejoindre les alliés : "Philippe Pétain aurait dû et aurait pu dire, à partir de maintenant, vous avez rompu les conditions d’armistice, moi, je suis libéré du contrat que j’ai passé avec vous et je refuse cette situation. Je m’envole pour Alger et je continue à incarner la France depuis Alger."
Mais jamais Philippe Pétain n’a envisagé cette option, malgré les conseils de son entourage.
Extrait de la série "Pétain", diffusée dans "13h15 le dimanche(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" le 27 avril 2025.
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