"Complément d'enquête". Abus, silence et compromissions : le scandale Bétharram

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Article rédigé par France 2
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Des centaines d'anciens élèves de l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram ont dénoncé des faits de violences psychologiques, physiques ou sexuelles, de 1950 jusqu'aux années 2000. C’est l’un des plus grands scandales français de maltraitance à l’école, qui empoisonne aussi le quotidien du Premier ministre.

Un demi-siècle de violences physiques et sexuelles, des centaines d’enfants, devenus adultes, qui se déclarent aujourd’hui victimes... L'institution privée catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), très appréciée des notables locaux, est au cœur de la polémique.

C'est une affaire qui empoisonne également le quotidien du Premier ministre François Bayrou. Député du département depuis 1986, il a aussi été ministre de l’Education nationale entre 1993 et 1997. Ses détracteurs l’accusent aujourd’hui d’avoir menti sur sa connaissance réelle des violences dans cet établissement sous contrat, fréquenté par plusieurs de ses enfants et où sa femme intervenait en tant que catéchiste. Lui se défend d’avoir été informé et d’être intervenu dans ce dossier.

La mécanique du silence

Gifles, piquet, supplice du perron, accusations d’agressions sexuelles et de viols… Comment de telles pratiques ont-elles pu perdurer aussi longtemps alors que l’alerte a été donnée dès les années 1990 ? Aurait-on pu agir plus tôt et mettre fin à ces sévices ? Les équipes de "Complément d'enquête" ont eu accès à des documents inédits et enquêté sur les responsables de cette omerta généralisée.

Pour la première fois, Marc et son père Jean-François témoignent à la télévision. Ils sont à l’origine de cette affaire, quand ils portent plainte pour "coups et blessures volontaires" en 1996 alors que Marc, giflé violemment par un surveillant, perd 40% de son audition. Ils révèlent les intimidations qu’ils ont subies pour les empêcher de prévenir les gendarmes.

Les journalistes se sont aussi rendus jusqu’en Italie, à la rencontre du directeur de la congrégation qui, à l’époque, a couvert les faits et ne semble pas s’émouvoir aujourd’hui de l’ampleur des dénonciations d’anciens élèves.

Aujourd’hui, 200 plaintes ont été déposées et une instruction est en cours. Lanceurs d’alerte menacés, enquêtes tronquées, politiques embarrassés, "Complément d’enquête" revient sur les mécanismes d’un silence assourdissant qui a laissé sans défense des centaines d’enfants.

Dans les fauteuils rouges : Elisabeth Borne, ministre de l'Education nationale.

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Parmi nos sources

- Le groupe Facebook du collectif des victimes de Bétharram.

- Les auditions de la commission d’enquête parlementaire sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires.

- Le rapport de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation sur le financement public de l’enseignement privé sous contrat (avril 2024).

- Le rapport d’inspection de Notre-Dame de Bétharram du 12 avril 1996.

- "D’anciens élèves de l’établissement catholique privé Notre-Dame de Bétharram dénoncent un « régime de la terreur »", Le Monde, 12 mars 2024.

- "Affaire de Bétharram : la chronologie des faits", Le Monde, 14 mai 2025.

- Eléments d’information sur la loi Falloux du 15 mars 1850 (encadrement de l’enseignement privé) sur le site de l'Assemblée nationale.

Liste non exhaustive.

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