Vidéo Affaire Le Scouarnec : quand l'ancien chirurgien en détention faisait des confidences au téléphone à son ex-femme

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Article rédigé par France 2
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L'ex-épouse de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien jugé à Vannes pour des violences sexuelles sur des centaines de petits patients, est restée en contact avec lui. Dans cet extrait d'"Envoyé spécial", elle fait entendre une de leurs conversations téléphoniques, quatre jours avant l'ouverture du procès.

C'est un procès hors norme qui s’est ouvert à Vannes. Depuis le 24 février 2025, Joël Le Scouarnec, 74 ans, comparaît devant la cour criminelle du Morbihan pour "viols aggravés" et "agressions sexuelles aggravées". Pour témoigner contre l'ancien chirurgien, ses 299 victimes présumées, principalement des patients mineurs, vont se succéder à la barre. Les faits qui lui sont reprochés s’étalent de 1986 à 2014, dans cinq établissements différents. Comment un pédocriminel a-t-il pu sévir pendant trois décennies, protégé par le silence d'une partie de son milieu professionnel ?

Ce n’est pas la première fois que Joël Le Scouarnec fait face à la justice. En 2005, il avait déjà écopé de quatre mois avec sursis pour détention d'images pédopornographiques. En 2020, il a été condamné à 15 ans de prison pour "viols et agressions sexuelles" sur quatre enfants, dont deux de ses nièces et sa petite voisine de 6 ans.

Un clan familial hanté par l'inceste

Chez Joël Le Scouarnec, c'est tout le clan familial qui semble hanté par l'inceste et la pédophilie. Son propre père aurait lui-même abusé de l'un des fils du chirurgien. Là aussi, l'omerta régnait.

Quant aux penchants pédocriminels de son ex-époux, Marie-France Le Scouarnec affirme dans "Envoyé spécial" n'avoir jamais rien soupçonné de tel chez "cet homme si doux, si attentionné". A l'exception d'un regard étrange, "comme hypnotisé", sur des petits voisins, qu'elle a un jour surpris. "Elle sait, elle a découvert le placard", écrivait pourtant son ex-mari dans ses carnets. Selon Marie-France Le Scouarnec, il parlait "peut-être" de sa "conscience"...

"Je me complaisais dans cet état-là"

L'ex-femme de Joël Le Scouarnec est restée en contact avec l'ancien chirurgien en détention. Elle dévoile dans cet extrait d'"Envoyé spécial" un échange téléphonique qu'elle a eu avec lui au téléphone quatre jours avant l'ouverture du procès (Joël Le Scouarnec savait qu'il était enregistré). 

- Est-ce qu'il y a un moment, dans ta vie de pervers, parce qu'on va l'appeler comme ça, où tu t'es dit "Il faut que je trouve de l'aide pour arrêter" ?

- Non. J'étais tellement, comment dirais-je, imprégné par cette perversion que… J'aurais pu le faire lorsqu'il y a eu le procès sur les images pédopornographiques. Je ne l'ai pas fait.

- Il n'y a pas un moment où tu t'es dit "Non, c'est trop, là, je vais trop loin" ?

- Oui, je vois très bien. Je me complaisais dans cet état-là. C'est aussi dramatique que ça. Je me complaisais, et c'est pour ça que je le dis et le répète, pour moi, la prison, ç'a été une libération.

Quelques jours plus tard, elle apprendra que son ex-mari a même violé sa propre petite-fille. Joël Le Scouarnec l'a avoué devant la cour criminelle de Vannes.

Extrait de "Affaire Le Scouarnec : un silence coupable ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 20 mars 2025.

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