Fin de vie : "Le temps est venu d'agir", plaide le député PS Emmanuel Grégoire

Invité mardi dans franceinfo soir, le député estime que "ce n'est pas grave" si le sujet est séparé en deux textes, "à la condition que la séparation en deux ne soit pas la procrastination sur le sujet du droit de mourir dans la dignité".

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Emmanuel Grégoire, député de Paris et porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, le 21 janvier 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Emmanuel Grégoire, député de Paris et porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, le 21 janvier 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Le temps est venu d'agir", a plaidé mardi 21 janvier dans franceinfo soir Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, alors que François Bayrou a indiqué vouloir scinder en deux le texte de loi sur la fin de vie, un sur les soins palliatifs et un autre sur l'aide active à mourir.

L'important, pour Emmanuel Grégoire, est "d'aboutir sur un dossier sur lequel la légitimité populaire est immense". Il estime que "la question de la dignité, du droit de mourir dans la dignité est une question qui a une maturité dans l'opinion beaucoup plus forte que le cadre institutionnel". Il demande à "sortir du débat et passer aux actes". Le député socialiste estime que "ce n'est pas grave" si le sujet est séparé en deux textes, "à la condition que la séparation en deux ne soit pas la procrastination sur le sujet du droit de mourir dans la dignité", car il juge qu'"à chaque fois, on trouve une bonne excuse de reporter de six mois, d'un an, de deux ans". 

"On est trop confronté à des cas individuels, des histoires personnelles, dramatiques."

Emmanuel Grégoire, député de Paris et porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée

dans franceinfo soir

Il évoque des gens "qu'on enferme dans la souffrance, qui sont prisonniers de leur propre corps, qui sont obligés, y compris parfois de façon un peu illégale, d'aller trouver des procédures à l'étranger pour se libérer de la souffrance absolue qu'est le constat de sa propre déchéance". Le député appelle donc à avoir "des garde-fous pour éviter qu'il y ait des dérives. On sait qu'il y a des moyens pour cela". Mais "le temps est venu d'agir", martèle Emmanuel Grégoire.

La censure, un "immense pouvoir de négociation"

"Dans la circonstance exceptionnelle que nous connaissons à l'Assemblée nationale, cette censure est un immense pouvoir de négociation", a-t-il par ailleurs averti, cinq jours après le rejet de la motion de censure de La France insoumise, que les députés socialistes n'ont pas votée à leur grande majorité.

"Nous avons fait un pari qui est celui de la stabilité et de la responsabilité, et de ne pas jouer avec légèreté avec cette arme de la censure", affirme Emmanuel Grégoire. Selon lui, la censure peut être "un pétard mouillé quand on est dans une situation d'opposition ou face à une majorité très importante, auquel cas personne n'en parle parce qu'elle n'aboutit jamais". 

"Est-ce qu'on s'en sert pour renverser toutes choses et créer le chaos ou est-ce qu'on s'en sert pour être utile au pays ?"

Emmanuel Grégoire, député de Paris et porte-parole du groupe PS à l'Assemblée

dans franceinfo soir

Les députés socialistes ont "fait le pari d'être utiles au pays", souligne le porte-parole du groupe. C'est l'option prise par les socialistes "à travers les discussions qu'on a engagées et sur lesquelles nous serons vigilants, article par article et déclinaison administrative par déclinaison administrative, à ne pas nous être fait rouler", avertit Emmanuel Grégoire.

Évoquant le renoncement du gouvernement à supprimer 4 000 postes dans l'Éducation nationale, Emmanuel Grégoire assure que les socialistes vont "surveiller" qu'ils ne se fassent "pas rouler". "Parce que si ça ne se traduit pas dans les faits par une annulation ou une réduction spectaculaire du nombre de fermetures de classes sur le terrain, cela aura été un marché de dupes," conclut-il.

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