Guerre Israël-Iran : Emmanuel Macron "a participé à l'opération de diversion de Benyamin Nétanyahou", juge l'eurodéputée LFI Manon Aubry

"Le premier réflexe d'Emmanuel Macron a été de rappeler le droit d'Israël à se protéger" et a "même dit que la France serait prête à participer à la protection d'Israël", dénonce la députée européenne, vendredi dans franceinfo soir.

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La députée européenne Manon Aubry, le 20 juin 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
La députée européenne Manon Aubry, le 20 juin 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Emmanuel Macron "a participé à l'opération de diversion de Benyamin Nétanyahou", a estimé vendredi 20 juin dans franceinfo soir l'eurodéputée LFI Manon Aubry, co-présidente du groupe de la gauche au Parlement européen. "L'attaque contre l'Iran est une opération de diversion", affirme Manon Aubry, alors que la guerre entre Israël et l'Iran a débuté il y a une semaine par l'opération "Lion dressé", lancée le 13 juin par l'armée israélienne contre l'Iran.

Selon Manon Aubry, "Benyamin Nétanyahou n'en a rien à faire du complexe d'armement nucléaire de l'Iran, puisqu'il attaque trois jours avant la reprise des négociations" entre Américains et Iraniens, négociations qui devaient se tenir dimanche 15 juin, et "assassine le négociateur en chef de l'Iran". Le Premier ministre israélien "veut faire diversion du génocide dans la bande de Gaza, des poursuites internationales contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité", martèle l'eurodéputée. Elle constate que l'"opération de diversion" du dirigeant israélien auprès du président français "a fonctionné, puisque Emmanuel Macron a annulé la conférence qui était prévue cette même semaine avec l'Arabie saoudite pour la reconnaissance de l'Etat de Palestine".  

Manon Aubry avoue avoir "du mal à s'y retrouver sur la position d'Emmanuel Macron". Elle rappelle que lors des premières frappes israéliennes contre l'Iran, "le premier réflexe d'Emmanuel Macron a été de rappeler le droit d'Israël à se protéger" et a "même dit que la France serait prête à participer à la protection d'Israël, alors que les attaques initiales du gouvernement israélien contre l'Iran se font en violation du droit international". "Dans le droit international, il n'y a pas un pseudo-droit à une guerre préventive", alerte Manon Aubry. "En réalité, le gouvernement israélien n'a pas été attaqué par l'Iran."

Trouver le "chemin de la désescalade"

L'eurodéputée tient à souligner que "la question n'est pas aujourd'hui de défendre le régime iranien, qui est un régime autocratique absolument autoritaire", et juge que "le meilleur moyen pour aller vers le désarmement nucléaire, c'est la voie diplomatique". "L'accord initial, qui est l'Accord de Vienne, qui prévoyait le désarmement nucléaire de l'Iran, est un accord qui avait été négocié avec le format qu'on appelle le P5+1, c’est-à-dire le Conseil de sécurité des Nations unies plus l'Allemagne." "Je crois à ce format-là", assure l'eurodéputée, qui pense "qu'il aurait dû y avoir aussi une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies".  

"C'est la diplomatie qui est la seule voie et la seule issue à ce conflit."

Manon Aubry, députée européenne LFI

dans franceinfo soir

Manon Aubry attend donc des négociations entre Européens et Iraniens qui se tiennent à Genève "le chemin de la désescalade". Il faut "pouvoir remettre le gouvernement israélien et les représentants iraniens autour d'une même table pour retrouver le chemin de la paix". Ce chemin "a pour objectif, à la fois le désarmement nucléaire de l'Iran, mais aussi l'arrêt des frappes du gouvernement israélien", détaille-t-elle. "Les seuls et les premiers à être victimes" de cette guerre, "ce sont les populations civiles de part et d'autre, en Israël comme en Iran"

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