Rejet par François Bayrou du retour à la retraite à 62 ans : "Quand on ne respecte pas ses engagements, on ne mérite pas de rester Premier ministre", menace Olivier Faure

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, invité sur franceinfo jeudi, menace le gouvernement de voter une motion de censure si ce dernier ne respecte pas ses engagements liés à la réforme des retraites et du conclave qui a été créé pour la modifier.

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Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, sur franceinfo le 20 mars 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, sur franceinfo le 20 mars 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Quand on ne respecte pas ses engagements, on ne mérite pas de rester Premier ministre", a menacé Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), sur franceinfo jeudi 20 mars après le rejet, par François Bayrou, d'un retour à 62 ans de l'âge de départ à la retraite.

"Il y a une logique à ce que le Premier ministre parte, parce que, quand on ne respecte pas ses engagements qui ne sont pas si vieux, ils ont quelques semaines, eh bien, effectivement, on ne mérite pas de rester premier ministre", a prévenu le Premier secrétaire du PS.

Motion de censure

Sur franceinfo, Olivier Faure a ouvert la porte à une future motion de censure du gouvernement, si ce dernier ne respecte pas ses engagements liés à la réforme des retraites et du conclave qui a été créé pour la modifier : "Si la négociation devait s'interrompre, si le Premier ministre ne devait pas redonner la main au Parlement et je ne suis pas dupe, je vois bien qu'il n'en a aucune envie, alors effectivement, se justifierait une motion de censure."

Pour Olivier Faure, François Bayrou est devenu un "Premier ministre qui improvise ses positions au fur et à mesure" alors qu'il "avait fait du dialogue social sa marque distinctive, rompant avec sept années pendant lesquelles les partenaires sociaux avaient été tenus à l'écart".

"Chercher des compromis"

La veille, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise, a estimé que le Premier ministre François Bayrou s'était "foutu" du PS et les socialistes "se sont laissés rouler dans la farine". Interrogé sur ce point, Olivier Faure n'a pas voulu répondre à Jean-Luc Mélenchon, mais a martelé qu'il croyait "depuis toujours au dialogue social" et à "la nécessité à un moment de chercher des compromis entre des acteurs qui sont au plus proche de ces situations".

"Surenchère" avec l'Algérie

"La surenchère permanente de Bruno Retailleau ne sert à rien", a aussi dénoncé Olivier Faure, expliquant à demi-mot que ce sont les dernières déclarations du ministre de l'Intérieur qui ont provoqué les dix années de prison requises par la justice algérienne contre Boualem Sansal.

Bruno Retailleau a vu cette nouvelle comme une "condamnation à mort" de l'écrivain et il a promis une "riposte graduée". "Moi, je propose ce que le président de la République a proposé", réagit Olivier Faure, reprenant les mots d'Emmanuel Macron : "À un moment, calmons-nous". Tout comme le chef de l'État, le Premier secrétaire du PS estime qu'il "vaut mieux que la diplomatie reprenne ses droits et qu'on cherche l'apaisement pour retrouver une situation où on n'est pas dans la surenchère permanente".

Cette surenchère arrange tout le monde, note Olivier Faure. "Bruno Retailleau fait campagne en France, le régime algérien a fait campagne en Algérie et chacun a trouvé son épouvantail". "Mais ça sert à quoi ?", s'interroge le chef des socialistes. "Ça sert à ce qu'un homme soit aujourd'hui emprisonné ? Ça sert à ce que des millions de Françaises et de Français d'origine algérienne soient aujourd'hui dans une situation où ils sont stigmatisés ? Ça sert aussi à ce que la relation entre la France et l'Algérie se dégrade ?". Face à toutes ces questions, Olivier Faure appelle le ministre de l'Intérieur à respecter une règle : "La diplomatie, ça ne se fait pas sur les plateaux de télévision, ni dans les chaînes de radio." 

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