"Lèpre qui monte" en Europe : Benoît Hamon s'interroge plutôt sur la "peste néolibérale" qui conduit "à la xénophobie"
Le fondateur du mouvement Génération.s a réagi vendredi sur franceinfo, à l'appel lancé par Emmanuel Macron, la veille, à ne pas s'habituer à "la lèpre" des extrêmes en Europe.
Benoît Hamon, invité de franceinfo vendredi 22 juin, a réagi à l'appel d'Emmanuel Macron lancé jeudi, à ne pas s'habituer à "la lèpre" des extrêmes en Europe. "N'y-a-t-il pas aujourd'hui une autre maladie, une peste néolibérale qui démantèle les services publics, les protections sociales ?", s'est interrogé le fondateur du mouvement Génération.s et ancien candidat PS à la présidentielle de 2017.
Cette "autre maladie" selon Benoît Hamon "abat les défenses des citoyens et ensuite, conduit des citoyens français, italiens, allemands à basculer vers l'extrême droite, la xénophobie, la logique du bouc émissaire". Il admet que la formule du chef de l'Etat est "réelle" : "Quand vous avez le ministre italien de l'Intérieur, un fasciste (…) qui dit qu'on va nettoyer les rues quartier par quartier, maison par maison, on a incontestablement aujourd'hui, au gouvernement – cet homme est patron de la police italienne – des hommes qui incarnent ce qu'il appelle lui la lèpre nationaliste."
Cependant, Benoît Hamon ajoute que "la stratégie d'Emmanuel Macron, qui est de taper fort sur la lèpre nationaliste, a d'abord comme objectif de détourner le regard de la responsabilité de celles et ceux qui font comme métier ou qui ont comme politique de considérer que la priorité est de baisser les aides sociales, qu'il y ait moins de service public, si on réforme les retraites qu'il y ait moins de pension de réversion, de baisser les APL, etc…"
Benoît Hamon a aussi reproché à Emmanuel Macron son ton adopté lorsqu'il s'adresse "aux plus modestes".
Évoquant "les APL, les aides sociales", l'ex-socialiste a dénoncé la manière de s'exprimer d'Emmanuel Macron. "Le macronisme est une forme de racisme social" , a-t-il lancé.
Une "grande figure de l'écologie" pour les européennes
Benoît Hamon se montre "très confiant" quant à une liste commune avec des écologistes pour les européennes de 2019 et dit croire en "l'urgence écologique de construire une force politique". À ses yeux, elle doit être "capable à la fois d'incarner l'alternative aux libéraux et conservateurs qui dirigent l'Europe, et d'incarner un rempart au nationalisme et à toutes les formules de l'anti européanisme". "Je pense que cette force politique a vocation à être la première opposante d'Emmanuel Macron en France", estime l'ex-candidat à la présidentielle.
Interrogé sur le candidat qui conduirait cette liste, Benoît Hamon refuse de donner un nom, mais "souhaite qu'une grande figure de l'écologie politique" pour incarner ce mouvement. "Je ne pose aucun préalable, et surtout pas de dire que la tête de liste doit être issue de mon mouvement", a-t-il précisé.
Nicolas Hulot, la SNCF, et "l'augmentation du trafic routier"
Benoît Hamon a réagi aux propos la veille de Nicolas Hulot quand il souhaite que la grève à la SNCF s'arrête. "Moi je l'aurais attendu sur 'le train c'est important, il faudrait qu'il y en ait un peu plus qu'il y a de camions ou d'autocars'". "Or, Nicolas Hulot aura été le ministre qui aura chapeauté une réforme de la SNCF qui augmentera le trafic routier", a-t-il ajouté.
"Il y a quand même plus de responsabilités du côté de ceux qui ont les leviers du pouvoir, que du côté de ceux qui n'ont pas d'autre choix que de faire grève. Plus de responsabilités, notamment, d'ouvrir un vrai dialogue. Est-ce que ce dialogue existe ? Manifestement, non", a poursuivi Benoît Hamon.
Par ailleurs, invité à commenter un article du Parisien-Aujourd'hui en France au sujet des ristournes lui ayant été accordées lors de sa campagne pour l'élection présidentielle de 2017, l'ancien candidat socialiste a affirmé avoir été "transparent" et n'y voir "aucun problème".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Benoît Hamon sur franceinfo le 22 juin 2018.
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