Assassinat de Charlie Kirk : il était "le relais principal de Donald Trump dans la jeunesse", selon le spécialiste des États-Unis Corentin Sellin

Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des États-Unis, était l’invité du "8h30 franceinfo", dimanche 21 septembre 2025

Article rédigé par franceinfo - Edité par Didier Mesgard
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des États-Unis, était l’invité du "8h30 franceinfo", dimanche 21 septembre 2025 (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)
Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des États-Unis, était l’invité du "8h30 franceinfo", dimanche 21 septembre 2025 (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des États-Unis, était l’invité du "8h30 franceinfo", dimanche 21 septembre 2025. Il répondait aux questions de Benjamin Fontaine et de Camille Vigogne Le Coat.

"Charlie Kirk était le relais principal de Donald Trump dans la jeunesse", déclare Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des États-Unis et chroniqueur sur le site d'information Les Jours.fr. Les obsèques de l'influenceur ultraconservateur, tué le 10 septembre d'une balle dans le cou alors qu'il animait un débat sur un campus universitaire dans l'Utah, ont lieu aujourd'hui aux États-Unis, dans un stade de 60 000 places en Arizona. Donald Trump et JD Vance, son vice-président, sont attendus sur place. 

"Charlie Kirk avait acquis une importance politique majeure"

Depuis novembre 2024, "Charlie Kirk était vraiment dans le premier cercle de Donald Trump et avait acquis une importance politique majeure", explique le spécialiste des États-Unis. "Donald Trump considérait que Charlie Kirk lui avait apporté en grande partie sa victoire", poursuit Corentin Sellin, qui rappelle que l'organisation de l'influenceur Turning Point a été en charge du porte-à-porte électoral en Arizona, État décisif. "La stratégie très particulière d'aller démarcher des jeunes électeurs qui n'allaient pas voter" a eu "un impact énorme pour la victoire" dans cet État, précise l'historien.    

"Pour la droite nationale" aux États-Unis et en Europe, Charlie Kirk est devenu "le symbole d'une liberté d'expression frappée", analyse Corentin Sellin. "Il avait comme profession de foi de défendre une liberté d'expression intégrale", souligne l'historien, "en défendant le premier amendement de la Constitution qui garantit une liberté d'expression quasi-totale, une liberté de parole quasi-totale, y compris, comme le faisait Charlie Kirk, pour des paroles très choquantes, très blessantes pour certaines personnes ou certaines communautés". 

"En démocratie, rien ne peut justifier un assassinat politique"

"En démocratie, rien ne peut justifier un assassinat politique", insiste le spécialiste des États-Unis. "Mais on peut aussi rappeler que cette liberté d'expression intégrale, défendue par la droite nationaliste, doit pouvoir s'appliquer à tous, y compris à ceux qui critiquent Charlie Kirk", réagit Corentin Sellin après la suspension de l'émission de l'humoriste américain, Jimmy Kimmel, après des commentaires accusant la droite américaine d'exploiter politiquement la mort de Charlie Kirk.  
 
"On a jamais vu ça !", observe-t-il. "Un président des États-Unis qui utilise les instruments de l'État pour faire taire des humoristes, ça n'est jamais arrivé dans l'histoire des États-Unis", affirme l'historien. "Cela va au contraire d'une liberté d'expression garantie par le premier amendement et que prétend défendre Donald Trump et son camp", relève-t-il. 

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