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BD, bande dessinée. L'amour à rebours du catalan Jordi Lafebre

BD, bande dessinée Jean-Christophe Ogier Le dimanche à 8h51, 11h51, 14h51

Dessinateur reconnu, Jordi Lafebre signe son premier scénario avec une histoire d’amour au romantisme échevelé. Elle a pour titre "Malgré tout" et pour particularité de commencer par la fin.

franceinfo, Jean-Christophe Ogier, Laetitia de Germon

Radio France

Publié le 18/10/2020 11:21

Temps de lecture : 2min

JORDI LAFEBRE, SHERLOCK HOLMES DE L'AMOUR (JORDI LAFEBRE, DARGAUD)

Les histoires d’amour finissent mal, en général. Pas celle d’Ana et Zeno. Et puisqu’on sait déjà que tout est bien qui finit bien, commençons par la fin.

Pas à pas, remonter le fil d'une passion

Le dessinateur catalan Jordi Lafebre raconte ici, en remontant le temps, chapitre après chapitre, la plus délicieuse, la plus romantique, la plus lumineuse des liaisons au long cours. Quand nous les rencontrons, Ana et Zeno ont passé le cap de la soixantaine. Ana vient de rendre les clés de la mairie de la cité portuaire qu’elle a dirigée pendant de longues années. Zeno est libraire, après avoir bourlingué sur tous les océans. Comment se fait-il alors que ces deux-là soient unis comme les doigts de la main ? Et que, visiblement, ça ne date pas d’hier. Nous allons le découvrir dans ce récit à rebours.

Raconter une histoire d’amour du début jusqu’à la fin, ça reste un peu cliché, surtout quand il s’agit d’une histoire d’amour positive. La regarder à l’envers donne un sentiment de découverte et l'envie de remonter à la source du mystère.

Jordi Lafebre

Jordi Lafebre, grand romantique

Le récit est indéniablement fleur bleue, mais jamais mièvre. Et pourtant, à l’exception de l’insupportable successeur d’Ana dans le fauteuil du maire, le moindre personnage suscite ici la sympathie. Une "feel good BD" pour temps de crise et de couvre-feu.

Comme un peintre qui choisit sa palette de couleurs, j’ai choisi de faire ce livre sans cynisme. Chacun y est compréhensif envers les autres, en les acceptant tels qu’ils sont. C’est un univers fictif, car la vie est plus compliquée que ça, évidemment.

Jordi Lafebre

Pour écrire et dessiner cette BD-là, il faut, n’en doutons pas, être un grand amoureux.

Malgré tout, de Jordi Lafebre aux éditions Dargaud

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

L'enfant ébranlé, de Tang Xiao, chez Kana

L'enfant ébranlé (© 2020 - Tang Xiao - Kana (Dargaud-Lombard s.a.))

Ce manhua (bande dessinée chinoise) de Tang Xiao est un concentré d'émotions. Mélancolie, attachement au personnage principal, tristesse, le tout servi par de magnifiques dessins à l'encre de Chine.

A travers l'histoire de Yang Hao, 10 ans, l'auteur s'intéresse à l'image du père, à la relation parents-enfants, et à son importance au moment du passage de l'enfance à l'adolescence. Plus encore, il aborde le quotidien de cet écolier, les relations avec les adultes, la rigidité de la société chinoise et l'importance de l'honneur, les tensions dans les couples qui se répercutent sur les enfants.

Tous les personnages que côtoie le jeune garçon ont des rapports compliqués avec leurs parents. Petit à petit, Yang Hao va perdre son innocence d'enfant et rentrer, non sans déceptions, dans le monde des adultes.