Loi martiale en Corée-du-Sud : des citoyens portent plainte contre le président de la République pour lui faire payer le stress subi
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a été destitué samedi alors qu'il avait tenté, mi-décembre, d'imposer la loi martiale. Des avocats tentent de monter un recours collectif pour lui faire payer le stress provoqué par ses dernières initiatives politiques.
En Corée du Sud, des citoyens s’interrogent sur la responsabilité de leurs élus, et notamment leur président de la République Yoon Suk-yeol, qu'ils veulent attaquer en justice pour avoir provoqué un trauma psychologique avec ses récentes décisions politiques, mi-décembre. Ils lui réclament donc des dommages et intérêts.
Plusieurs avocats sont mobilisés sur ce sujet durant la semaine du 16 au 22 décembre à Séoul. Ils veulent organiser ce que l’on appelle un recours collectif en réunissant plusieurs citoyens, des gens qui n’ont pas de responsabilités politiques particulières, et de les aider à porter plainte, tous ensemble, contre le président de la République sud-coréenne. Ils veulent lui faire payer le stress qu’ont provoqué ses dernières initiatives politiques.
Les avocats qui ont monté ce collectif de demande de compensation assurent qu’ils pourraient déjà réunir au moins 10 000 citoyens. Leur texte dit que le chef de l’État n’a pas correctement effectué sa mission, qu’il n’a pas su protéger les libertés fondamentales de sa population et que donc il doit payer personnellement, à tous les plaignants, des dommages et intérêts pour réparer ce préjudice psychologique. Mercredi 17 décembre, quelques citoyens sont déjà allés formellement porter plainte au tribunal et ils réclament chacun 100 000 wons, c’est-à-dire 70 euros.
Une tentative de coup de force avortée
S'ils souhaitent lancer cette action maintenant en Corée du Sud, c'est parce que le pays vient de vivre une quinzaine très très agitée. Début décembre, le président conservateur sud-coréen Yoon Suk-yeol a tenté par surprise, une nuit, d’imposer une loi martiale d’urgence dans le pays et de mettre en place un régime militaire d’exception. Son plan a échoué. Avant l’aube, des députés ont réussi à désamorcer son coup de force et à préserver la démocratie. Dans la foulée, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour réclamer le départ du président. Et le week-end dernier, l’Assemblée a voté sa destitution. Il va même être prochainement arrêté. Sa tentative de coup de force a duré moins de six heures, mais des citoyens estiment qu’ils ont tout de même été ébranlés par ses décisions.
Toucher des dommages et intérêts directement du chef de l’État risque d'être compliqué pour ces citoyens. Ils avaient déjà essayé en 2016, lors d’une précédente crise politique, d’obtenir de l’argent pour leur trauma psychologique, mais les tribunaux les avaient déboutés. Ils avaient expliqué qu’une vieille décision de la Cour suprême assurait que la responsabilité des chefs de l’État n’était, dans ce cas, que politique et que donc elle ne s’étendait au bien-être de chaque citoyen. Ce jugement a depuis été cassé et la Cour estime l’État pourrait dans certains cas particuliers être jugé responsable. La difficulté pour les plaignants, c’est maintenant de prouver que les six heures de crise ont créé, chez eux, une blessure psychologique très grave.
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