Pour lutter contre la baisse des naissances, la Corée du Nord expédie les couples qui divorcent en camp de travail
Si le divorce n’était jusqu’ici pas techniquement interdit en Corée du Nord, il était vu par le pouvoir comme un acte anti-socialiste. Les autorités ont donc décidé de durcir encore un peu plus le ton, pour (peut-être) faire remonter le nombre de naissances.
La Corée du Nord ne fait pas exception au phénomène de baisse des naissances, qui touche les pays d'Asie de l'Est. Pour tenter d'inverser cette tendance, le régime de Kim Jong-un a trouvé une méthode radicale. Les couples qui divorcent sont maintenant envoyés en camp de travail pour être rééduqués.
Cette nouvelle mesure du pouvoir nord-coréen vient d’être révélée par deux médias étrangers qui sont généralement très bien informés sur la situation en Corée du Nord. Il est toujours compliqué d’avoir des données précises sur ce qui se passe dans le pays puisque les journalistes étrangers n’ont pas le droit d’y travailler. Les seuls organes de presse autorisés sont ceux qui assurent la propagande de Kim Jong-un, le dictateur, et de son régime. Mais quelques médias étrangers ont réussi à créer des liens avec des sources sur place. C’est le cas notamment de Radio Free Asia, un média financé par le gouvernement américain, et de Daily NK, qui travaille lui depuis la Corée du Sud, avec des Nord-Coréens qui ont réussi à s’échapper du pays. Ce sont ces deux médias qui ont annoncé, fin décembre, ces nouvelles punitions pour les couples qui osent divorcer.
Le divorce perçu comme une menace en Corée du Nord
Le divorce n’était jusqu’ici pas techniquement interdit en Corée du Nord. Mais, pour divorcer, il fallait absolument obtenir le consentement de l’État devant un tribunal. Et souvent, le tribunal refusait de valider la séparation du couple, car c’était vu comme un acte anti-socialiste, donc hostile à la nation. Récemment, les choses se sont encore plus compliquées, car le pays s’inquiète maintenant de la chute rapide du nombre de ses naissances. Kim Jong-un, le leader du régime, s’est ému à plusieurs reprises de cette crise démographique, qu’il voit comme une menace à la puissance nationale. Pyongyang ne donne pas de chiffres crédibles sur sur son taux de fécondité, mais les services de renseignement sud-coréens pensent qu’il est maintenant tombé à moins de 1,8 enfant par femme.
Les autorités ont donc décidé de durcir le ton pour empêcher les divorces et peut-être faire remonter le nombre de naissances. Ces dernières semaines, plusieurs couples de la province de Ryanggang ont ainsi été arrếtés à la sortie du tribunal où ils avaient obtenu leur divorce, et directement été envoyés en camp de travail. Auparavant, c’est la personne qui demandait le divorce qui était envoyée en camp, car elle était jugée comme responsable de la crise familiale, quelle que soit les circonstances, même s’il y avait de la violence et des mauvais traitements à la maison. Ces dernières semaines, le mari et l’épouse sont embarqués tous les deux, pour une "rééducation" de un à six mois.
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