Aucune étude n'atteste d'un lien entre paracétamol et autisme, contrairement aux affirmations de Donald Trump

Le président américain a déconseillé aux femmes enceintes et aux bébés de prendre du paracétamol, faisait un lien antre la prise de ce médicament et l'autisme. Mais ses propos ne se basent sur rien.

Article rédigé par franceinfo - Julien Ménielle
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Tylenol, une marque de médicament dont l'ingrédient actif est le paracétamol, dans un magasin à New York, États-Unis, le 23 septembre 2025. (JOHN TAGGART / EPA)
Tylenol, une marque de médicament dont l'ingrédient actif est le paracétamol, dans un magasin à New York, États-Unis, le 23 septembre 2025. (JOHN TAGGART / EPA)

Lundi 22 septembre, le président américain a déconseillé aux femmes enceintes de prendre du paracétamol, commercialisé aux États-Unis sous le nom de Tylenol et qu’on connaît mieux chez nous sous le nom de Doliprane ou de Dafalgan. Il a aussi déconseillé d’en donner aux bébés parce que ce médicament entraînerait, selon lui, un risque "très accru" d’autisme.

Donald Trump ne se fonde sur rien. Il a étayé son affirmation de la manière suivante : "Selon une rumeur, et j’ignore si c’est le cas, ils n’ont pas de paracétamol à Cuba […]. Eh bien ils n’ont quasiment pas d’autisme". Il a également cité la communauté des Amish, qui d’après lui ne se vaccinent pas et n’utilisent pas de paracétamol, et qui ne connaîtraient pas non plus de cas d’autisme. S'il accuse aussi les vaccins de provoquer l’autisme, ce n’est pas un hasard. On sait que son secrétaire à la Santé, Robert Kennedy Jr, est un militant antivax. Pourtant, hormis une étude de 1998, dont on a démontré qu’elle était frauduleuse, toutes les autres menées depuis ont démontré l’absence totale de lien entre vaccin et autisme.

De la même manière, aucune étude ne permet d’établir un lien de causalité entre la prise de paracétamol et l’autisme. D’ailleurs, la communauté scientifique, aux États-Unis et dans le reste du monde, a lourdement condamné les déclarations de Donald Trump et mis en garde contre les dangers qu’elles représentent.

Le paracétamol n'est pas contre-indiqué lors d'une grossesse

Le premier danger, c’est de priver les femmes enceintes d’un des rares médicaments contre la douleur et la fièvre qui ne soit pas contre-indiqué pendant la grossesse. Donc de laisser souffrir des femmes, ou les culpabiliser de se soigner pour des affirmations infondées.

Pire, on sait que la fièvre non traitée pendant la grossesse peut être une cause de troubles du neurodéveloppement chez l’enfant. Pour finir, c’est un nouveau coup porté par l’administration Trump à la science et aux scientifiques, donc une nouvelle courte-échelle aux complotistes de tous poils.

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