Endométriose : un test salivaire innovant pour un diagnostic plus rapide et moins invasif

L'endométriose, cette maladie qui provoque inflammations et douleurs chez les femmes et jeunes filles, surtout pendant leurs règles, est parfois difficile à détecter. Un test salivaire, développé par une start-up lyonnaise, est en cours d'expérimentation et très attendu.

Article rédigé par franceinfo - Julien Ménielle
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Temps de lecture : 3min
L'endotest salivaire, utilisé dans le cadre de l'étude Endobest, cherche à détecter des micro-ARN liés à l'endométriose dans la salive de la patiente. Photo 23 juin 2025. (AMANDINE ROBERT / MAXPPP)
L'endotest salivaire, utilisé dans le cadre de l'étude Endobest, cherche à détecter des micro-ARN liés à l'endométriose dans la salive de la patiente. Photo 23 juin 2025. (AMANDINE ROBERT / MAXPPP)

On estime qu'une femme ou jeune fille sur dix est atteinte par l'endométriose, c'est pourquoi ce test salivaire pour dépister la maladie suscite une attente bien légitime. Pour rappel, l’endométriose se caractérise par la présence d’un tissu identique à la muqueuse de l’utérus en dehors celui-ci. Ces cellules de l’utérus se fixent sur d’autres organes, essentiellement dans le ventre, provoquent des réactions inflammatoires et des douleurs, d’autant plus que ces cellules sont sensibles aux hormones du cycle menstruel, donc au moment des règles, elles saignent. Le problème, c’est que le diagnostic peut être complexe.

En temps normal, en plus de l’examen gynécologique, le diagnostic se fait en deux étapes principales. On a d'abord recours à l'imagerie, c’est-à-dire une échographie, une IRM, parfois un scanner, mais cela ne suffit pas toujours. Il faut alors passer à la cœlioscopie, qui consiste à observer l’intérieur de l’abdomen en faisant un petit trou dans le ventre. On y fait passer une caméra pour repérer, puis prélever et analyser les cellules. Mais désormais, un test de dépistage salivaire est en cours d’expérimentation.

Une étude clinique sur 2 500 personnes

Ce test appelé Endotest est développé par une start-up lyonnaise. Il repose sur un principe assez simple : notre salive contient des fragments de notre ADN, ARN et en l’occurrence de micro-ARN, c’est-à-dire du matériel génétique qui renferme des informations sur nous. On sait maintenant les isoler et les analyser pour détecter les marqueurs liés à l’endométriose. Mais attention, cela n’est pas comme un test de grossesse ou un test rapide Covid. La salive est envoyée en laboratoire et on obtient un résultat en une dizaine de jours, grâce à l'intelligence artificielle. Lors d'une étude sur 200 patientes (dont 153 présentaient un diagnostic d’endométriose), le test a montré une fiabilité de 95%.

Pour le moment, on ne peut bénéficier de ce test que dans le cadre de l'étude clinique, qui concerne 2 500 personnes, auxquelles les autorités ont décidé d’ajouter 22 500 personnes en dehors de l'étude. Grâce au forfait innovation, celles-ci peuvent en bénéficier sans avoir à payer les 839 euros que coûte le test, sur présentation d’une ordonnance dans l’un des centres partenaires. Il y en a une petite centaine en France.

Pour cela, il faut avoir entre 18 et 43 ans, et présenter des signes d’endométriose que l’imagerie n’a pas permis de diagnostiquer. C'est l’étape avant la cœlioscopie. Actuellement, les autorités sanitaires prévoient d’en faire une quand même si le test est positif, pour confirmer. Mais à terme, on espère qu'Endotest permettra de limiter le recours à cette technique.

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