La mode des responsables du bonheur en entreprise déjà en perte de vitesse
L'ONU organise la "Journée internationale du bonheur", mardi. Depuis trois ans en France, existe les "chief happiness officer", les responsables du bonheur au travail, de plus en plus critiqués.
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L'Organisation des Nations unies organise mardi 20 mars la Journée internationale du bonheur. Depuis trois ans en France, une fonction est apparue dans les entreprises. Il s'agit du responsable du bonheur au travail ou "chief happiness officer". Cette tendance s'essouffle un peu et contre laquelle commencent à s'élever des critiques.
Sur le site d'emploi Qapa.fr, le nombre d'offres pour le poste de "chief happiness officer" a bondi de près de 1 000% entre 2014 et 2016. Mais en 2017, la progression n'était plus que de 15%. L'engouement pour les responsables du bonheur en entreprise se tasserait-il ? Ils ne seraient que 150 à se revendiquer comme tel sur le réseau social professionnel Linkedin, selon l'AFP. Et des voix de plus en plus nombreuses mettent en doute la pertinence de leur rôle.
On veut "imposer" le bonheur
Les critiques leur reprochent de mettre en place de "véritables injonctions au bonheur", comme le dit par exemple Thibaut Bardon, professeur à Audencia, l'école de commerce de Nantes (Loire-Atlantique). Mais aussi, de stigmatiser, voire d'exclure, des personnes qui n'aimeraient pas participer aux événements sociaux avec leurs collègues. C'est vrai que les happiness managers, les CHO comme on les appelle désormais, peuvent aller très loin dans les tentatives d'imposer leur culture du bonheur et de la bonne santé obligatoires. Le magazine Society a ainsi suivi une CHO dans une entreprise des nouvelles technologies. Elle imposait un mois de detox aux salariés, leur faisait faire des abdos et du gainage en leur disant qu'ils allaient "devenir très beau" alors que certains voulaient juste "ne pas manger sainement et jouer aux jeux vidéo". Ce qui n'est peut-être pas terrible pour la ligne, mais après tout pleinement leur droit.
Se soucier du bonheur des salariés n'est pas forcément une mauvaise chose et on parle de plus en plus en France de "qualité de vie au travail". Tant mieux. Une happiness officer, Sophie Lepert, auteur de Heureuse dans mon job pour les Nuls, explique par exemple qu'elle essaie de créer des espaces propices à la concentration. Que si quelqu'un préfère travailler debout, elle trouve une solution. Qu'elle trouve du matériel adapté à ceux qui ont mal au dos. Elle ne force personne à participer aux manifestations internes de l'entreprise. Et surtout, dans une interview au magazine Marie-Claire, Sophie Lepert insiste sur un point : "Si le management est exécrable, comment voulez-vous que les employés s'épanouissent ?" Un épanouissement qui est pourtant capital. Harvard et le MIT l'affirment : "Un salarié heureux est deux fois moins malade, six fois moins absent et neuf fois plus loyal."
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