Quand les violences conjugales débordent sur le travail
Le travail des victimes de violences conjugales est évidemment impacté. Des réseaux de soutien de ces salariées se forment dans des entreprises.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2019/11/15/phpXByzEz.jpg)
Depuis le début de l'année, 132 féminicides ont eu lieu en France. Et l'entreprise n'est pas épargnée par les violences conjugales. Quatre chercheuses qui ont travaillé dans six pays européens ont établi, dans une étude publiée jeudi 14 novembre, que ces violences ont des conséquences sur le travail des victimes et de leurs collègues.
À travers cette étude, il apparaît clairement que les violences conjugales ne s'arrêtent pas à la porte du domicile, mais qu'elles débordent sur le travail. Sur les 40 000 salariées interrogées par ces quatre chercheuses, en France et dans cinq pays européens, deux sur dix ont déclaré avoir subi des violences conjugales qui ont eu des conséquences sur leur vie professionnelle. Cette étude, menée par OneInThreeWomen, premier réseau d'entreprises engagées contre les violences faites aux femmes, recèle de chiffres étonnants.
Ainsi, pas moins de 87% des salariés victimes de violences ont reçu sur leur lieu de travail des appels téléphoniques et des messages injurieux par SMS. 33% ont été destinataires d'emails et 27% de messages sur les réseaux sociaux. Il arrive même que la personne violente vienne poursuivre sa victime physiquement sur son lieu de travail ou à proximité. C'est le cas pour 57% des victimes. Autre manifestation du phénomène au travail : la personne violente prend contact avec les collègues (37% des victimes) ou menace de le faire (33% des victimes).
Le désemparement des collègues de travail
Dans l'entourage professionnel, seuls deux collègues sur dix savent quoi faire. Et pourtant cette enquête a été menée dans six entreprises engagées contre les violences faites aux femmes : Kering, L'Oréal, Korian, BNP Paribas, Carrefour et OuiCare. Mais il faut dire que les victimes parlent peu de leur situation. Seules 37% d'entre elles ont partagé leur situation avec un collègue. Pour les autres, elles ont eu peur, honte, ou craignent que les violences qu'elles subissent n'affectent leur travail ou leurs perspectives de carrière. Les collègues qui ont perçu les violences en sont donc réduits à interpréter des signes. En premier lieu, des troubles émotionnels, des blessures physiques, des changements dans la performance au travail, des absences ou des retards, ou au contraire un calme et une discrétion inhabituelle.
Le réseau OneInThreeWomen recommande de créer un réseau de porte-paroles contre les violences au sein de chaque entreprise, ou encore d'organiser des sessions de sensibilisation. Il y a quelques semaines, un hashtag a été lancé, un mot dièse que les salariés sont invités à choisir comme fond d'écran ou à afficher derrière leur bureau. Ce mot dièse, c'est : #aidetacollègue. Un petit rappel qui dit que vous êtes prêt à écouter, à aider, une collègue qui aurait des problèmes de violence domestique. Un petit post-it, en quelque sorte, qui dit : "Si tu as besoin de parler, je suis là, je t'écoute".
À regarder
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter