Élections de mi-mandat en Argentine : Javier Milei va-t-il pâtir du scandale de détournements de fonds concernant sa sœur ?

Très impliquée dans la politique du gouvernement comme secrétaire générale de la présidence, Karina Milei est dans la tourmente après des révélations sur un scandale de corruption. Une affaire embarrassante à l'approche d'une période électorale cruciale.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Javier Milei et sa sœur, la secrétaire générale de la présidence Karina Milei, à Buenos Aires le 26 juillet 2025. (JUAN IGNACIO RONCORONI / EFE / MAXPPP)
Javier Milei et sa sœur, la secrétaire générale de la présidence Karina Milei, à Buenos Aires le 26 juillet 2025. (JUAN IGNACIO RONCORONI / EFE / MAXPPP)

C'est un duo inséparable et inébranlable. Séparés de seulement trois ans, Javier Milei, le président argentin, et sa sœur cadette Karina, ne forment pratiquement qu'un. Et si l'aîné est arrivé au pouvoir en décembre 2023, il le doit beaucoup à sa cadette, architecte et stratège de sa carrière politique. Ce lien indéfectible lui vaut d'occuper le poste influent de secrétaire générale de la présidence, sorte de cheffe du gouvernement.

Impliquée dans tous les dossiers, Karina Milei se retrouve depuis peu rattrapée par un scandale, qui éclabousse considérablement l'homme à la tronçonneuse. Suite à la diffusion d'enregistrements audio, il y a mi-août, la sœur du président se retrouve visée par des soupçons de corruption. Dans l'extrait qui a "fuité", une voix, attribuée à l'ancien directeur de l'Agence nationale pour le handicap, affirme qu'elle est impliquée dans un système de détournements de fonds sur la vente de médicaments destinés aux personnes handicapées. 

Des liquidités et un bond dans des commandes publiques

Une affaire sérieuse, rapidement prise en main par la justice. Les premières perquisitions ont permis la découverte de près de 300 000 dollars dans des enveloppes chez des responsables d'une société pharmaceutique, dont les comptes laissent également apparaître un bond des commandes publiques depuis deux ans, soit depuis l'arrivée de Javier Milei au pouvoir.

Karina Milei n'a pas encore été entendue par la justice, elle n'est pas encore officiellement mise en cause, mais si son frère de président, comme le gouvernement, crie au complot, l'affaire a envahi les pages de la presse argentine, et provoque la colère d'une partie de l'opinion. Jeudi 31 août, Javier Milei a dû être exfiltré d'un rassemblement après avoir été visé par des projectiles, et sa sœur a subi le même sort le lendemain, au milieu d'une foule brandissant des pancartes dénonçant l'affaire.

Le dossier se révèle très embarrassant pour le pouvoir, car la lutte contre la corruption fait partie des engagements majeurs de Javier Milei, qui en outre est inquiété par une affaire concernant la promotion d'une cryptomonnaie sur ses réseaux sociaux.

Le scandale intervient enfin au moment où s'ouvre une séquence électorale importante, bientôt deux ans après l'arrivée de Javier Milei au pouvoir. Des élections de mi-mandat approchent. Elles débutent ce premier week-end de septembre dans la province de Buenos Aires, et se poursuivront fin octobre. Et si le président vante son bilan économique (redressement des comptes publics et chute de l'inflation), le résultat des urnes donnera une idée plus précise de sa popularité et de l'impact de cette affaire.

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