Guerre en Ukraine : à Paris, la "coalition des volontaires" entend afficher une image d'unité dans la durée
Face à un Vladimir Poutine qui joue sur le temps, ignorant les ultimatums de Donald Trump et continuant ses frappes sur l'Ukraine, les pays membres de la "coalition des volontaires" se réunissent par visioconférence, jeudi.
Le message se veut autant destiné à l'Ukraine, qu'à Donald Trump et Vladimir Poutine. En organisant un sommet de la coalition des volontaires, jeudi 4 septembre à Paris, les alliés de Kiev veulent acter qu'ils sont prêts à fournir les "garanties de sécurité" réclamées par l'Ukraine avant tout accord de paix ou de cessez-le-feu.
Cette réunion d'une trentaine de pays, intervient alors que le président américain ne cesse de presser les Européens de renforcer leurs investissements de défense, et considère que c'est à eux d'assumer "la charge" du soutien à l'Ukraine. Appuyée par des pays comme le Canada ou l'Australie, la coalition compte envoyer ce signal aujourd'hui, et afficher une image d'unité dans la durée, alors que le Kremlin mise sur leurs divisions ou leurs incapacités à tenir cet engagement sur la longueur.
Vladimir Poutine et l'arme du temps
Si des efforts de coordination ont bien eu lieu ces derniers mois, toute initiative européenne, jusqu'à l'hypothétique envoi de troupes en Ukraine, reste suspendue à un engagement américain. La Russie, de son côté, rejette toute forme d'intervention étrangère pour négocier. Malgré ses échanges avec Donald Trump, Vladimir Poutine poursuit son offensive sans montrer la moindre volonté d'apaisement, profitant du temps généreusement offert par la Maison Blanche, qui multiplie les ultimatums sans avoir jusqu'ici sanctionné l'absence de concessions de Moscou.
Le Kremlin joue sur l'arme du temps, alors que son armée continue de progresser sur le front. Les gains restent assez marginaux à l'échelle du pays (environ 20% du territoire ukrainien est tenu par les forces russes) mais la situation militaire est tout de même de plus en plus précaire pour l'Ukraine, qui manque de bras et de munitions. L'armée russe grignote son territoire au fil des mois : environ 400 km² au mois d'août, et plus de 3 500 km² depuis mars selon l'état-major de Moscou.
Ce qui a marqué l'été, ce sont à la fois des incursions dans des régions qui n'étaient pas occupées jusqu'ici, comme celle de Dnipropetrovsk, et des avancées dans la région du Donbass. Là, les forces russes ont changé de stratégie, avec des commandos qui ont percé les lignes ukrainiennes pour tenter d'encercler leurs lignes de défense. C’est ce qui se passe autour de Pokrovsk notamment, qui est un verrou stratégique important, tenu depuis de longs mois par l'Ukraine malgré une concentration massive de forces russes.
Un coût considérable pour les forces russes
Un effort particulièrement coûteux en vies humaines, malgré des chiffres officiels de plus en plus rares et opaques. Deux médias russes en exil évoquent ainsi des pertes allant jusqu'à 3 000 hommes par semaine depuis la fin de l'année dernière. Mais cette guerre d'usure pèse sur les forces ukrainiennes, également confrontées à une intensification des frappes aériennes depuis le début de l'année. Le ciel ukrainien est envahi par les drones, avec des grandes villes ciblées quotidiennement, notamment Kiev.
De quoi nourrir la méfiance de la population, et les attentes face au soutien occidental, avec cette impression que la Russie agit en toute impunité. Si l'espoir d'une adhésion à l'Otan semble plus qu'illusoire, les garanties de sécurité en discussions sont observées avec beaucoup de prudence dans un pays où personne n'a oublié qu'un accord du même type avait été conclu dans les années 90 contre l'abandon de l'arsenal nucléaire par l'Ukraine, et qu'il n'a pas empêché l'offensive russe de 2022.
Les Ukrainiens comptent avant tout sur eux-mêmes et sur les capacités de leur armée, mais leur résistance repose sur un soutien militaire et logistique permettant d'appuyer l'industrie militaire, et d'assurer la défense du ciel comme des lignes de front.
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