Reconnaissance de la Palestine : Emmanuel Macron répond sans détour à Benyamin Nétanyahou

Dans une lettre envoyée, mardi 26 août, et publiée sur le site du "Monde", Emmanuel Macron répond aux accusations du Premier ministre israélien d'alimenter le feu antisémite. Le chef de l'État rappelle sa "détermination à ce que le peuple palestinien dispose d'un État".

Article rédigé par Anne-Laure Jumet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le 19 août 2025, Benyamin Netanyahou accusait Emmanuel Macron d'alimenter le feu antisémite en appelant à un Etat palestinien. Le président de la République a répondu via un courrier rendu publique. Photo d'illustration (LUDOVIC MARIN,OHAD ZWIGENBERG / AFP)
Le 19 août 2025, Benyamin Netanyahou accusait Emmanuel Macron d'alimenter le feu antisémite en appelant à un Etat palestinien. Le président de la République a répondu via un courrier rendu publique. Photo d'illustration (LUDOVIC MARIN,OHAD ZWIGENBERG / AFP)

Le 19 août 2025, Benyamin Netanyahou accusait Emmanuel Macron d'alimenter le feu antisémite en appelant à un Etat palestinien. Le président de la République lui a répondu dans un courrier rendu public à dessein par l'Élysée, qui adopte  le même procédé que le Premier ministre israélien. À contrario, Emmanuel Macron a, quant à lui, attendu que Benyamin Nétanyahou reçoive sa lettre avant de la publier. 

Sur le fond, le président de la République parle d’”accusations inacceptables” qui “offensent la France tout entière”. S’il insiste sur l’amitié entre les deux pays, Emmanuel Macron parle sans détour et appelle le chef du gouvernement israélien à “sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d’une guerre permanente à Gaza”. Dans cette lettre, le chef de l'État répond aussi directement aux critiques de Benyamin Nétanyahou, réaffirmant la “détermination de la France à ce que le peuple palestinien dispose d’un État". 

La France à l'initiative

En avril 2025, Emmanuel Macron avait pris l'initiative lors d'une conférence, coprésidée avec l'Arabie saoudite, à l'ONU annonçant une solution à deux États  et la reconnaissance mutuelle de la Palestine et d'Israël. Initialement prévue le 17 juin à New-York, elle a été reportée en raison des frappes israéliennes sur l'Iran. Cette reconnaissance est désormais fixée au 22 septembre prochain dans le cadre de l’Assemblée Générale de l’ONU. 

Depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtrait à cette occasion l'État de Palestine, d'autres pays lui ont emboîté le pas avec le dernier en date : le Danemark. Cet été, le Canada, l'Australie, le Portugal, la Finlande ont tous précédé le pays scandinave. La situation à Gaza fait donc bouger les lignes. Le Royaume Uni s'est aussi dit disposé à une telle reconnaissance sauf si un cessez-le-feu était annoncé d’ici là à Gaza. 

Que change une reconnaissance par de nouveaux pays ?

Aujourd'hui 148 pays reconnaissent déjà l'État de Palestine, soit une majorité des pays membres de l'ONU. Aux Nations unies, la Palestine a un statut d'État observateur permanent et non d'État membre. Si davantage de pays reconnaissent l'État de Palestine, cela constitue une pression diplomatique sur Israël. Cela reste néanmoins symbolique tant qu'Israël occupe les territoires palestiniens et poursuit ses projets de colonisation en Cisjordanie occupée.  
Le projet E1 à l'est de Jérusalem et qui coupe la Cisjordanie en deux, est une "menace existentielle pour la solution à deux États" selon le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui parle de "violation du droit international".

Sans sanctions à l'encontre d'Israël, le processus de reconnaissance que veut impulser la France risque fort d'être vain. 

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