Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir sur l’oxycodone, le puissant opiacé à l'origine d'une grave crise sanitaire aux Etats-Unis
Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
L’oxycodone, connu aussi sous le nom d’OxyContin, est un médicament antidouleur au cœur d’une série américaine de 2021 intitulée Dopesick. La dope des malades ou l’histoire de patients devenus accros à leurs médicaments jusqu’à en mourir, sur fond de mensonges industriels.
Le laboratoire Purdue Pharma, considéré comme responsable de la promotion de ce médicament, avait conquis l’Amérique avec des mensonges, affirmant que l’oxycodone ne provoquait quasiment aucune addiction. Pourtant, ce puissant opiacé s'est retrouvé à l’origine d’une très grave crise sanitaire aux Etats-Unis où il a fait plus de 500 000 morts en 20 ans.
Le recours à cet antidouleur augmente en France
La crainte grandit en France après que des experts aient tiré la sonnette d'alarme. En 2019, déjà, l’Agence nationale de sécurité du médicament s’inquiétait de la puissance de frappe de cet antidouleur. Cette fois, c’est la Société française de pharmacologie qui alerte sur son site Internet. Selon elle, en France, la consommation d’oxycodone a augmenté de 738% depuis 2006.
Ces médecins pharmacologues ont remarqué de nouveaux signes inquiétants. Depuis quelques mois, en Nouvelle-Aquitaine, les pharmaciens des hôpitaux et des cliniques proposent de plus en plus souvent aux médecins de l’oxycodone pour soulager les douleurs post-opératoires, au prétexte qu'il provoquerait moins d’effets secondaires comme la constipation. Un constat faux et dangereux.
Une substance très addictive
C'est plutôt la morphine qui devrait systématiquement être prescrite en première intention, à cause des risques d’addiction très forts liés à l’oxycodone. Dans cette région, le nombre de patients sous oxycodone a augmenté de 25% en 5 ans. Une flambée sans explication claire à ce jour, mais qui mérite sans doute que les autorités de santé s’y intéressent de près.
Récemment, des chercheurs de Grenoble publiaient une vaste étude menée à partir des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Conclusion : la France ferait partie, désormais, du groupe présentant le risque le plus élevé de dépendance aux opioïdes avec l'Australie, le Canada, l’Allemagne et les États-Unis. Un signal à prendre au sérieux si l’on veut éviter que la France se retrouve au cœur d’une mauvaise version française de la série Dopesick.
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