Mafalda débarque aux États-Unis : la petite fille rebelle qui pose les bonnes questions

Icône argentine de la bande dessinée, Mafalda est enfin traduite en anglais et publiée aux États-Unis, 60 ans après sa création. Porteuse de valeurs pacifistes, féministes et écologistes, cette enfant au bandeau et au regard acéré arrive dans un pays en proie au doute… et tombe à pic.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (ALICIA S?NCHEZ / EFE)
  (ALICIA S?NCHEZ / EFE)

Cette enfant au regard perçant, à la bouche très expressive, avec son éternel bandeau dans les cheveux, que tout le monde connaît au moins de vue est une icône née presque par accident en 1963, dans les bulles du dessinateur de BD argentin Quino, à la demande d’une marque d’électroménager pour une publicité, qui finalement ne verra jamais le jour.

Et pourtant, Mafalda est là, toujours vivante, 60 ans plus tard. Jusqu’à récemment, elle n’avait jamais vraiment été traduite ni publiée aux États-Unis. C’est désormais chose faite. Un éditeur américain vient de publier, en un seul volume, les cinq premiers albums de la fillette en anglais.

Des médias américains dithyrambiques

Le moment semble parfait. En tout cas, les médias américains le pensent. Le Boston Globe affirme, vendredi 13 juin, même que les États-Unis avaient besoin de Mafalda, sans le savoir. Besoin d’une enfant pacifiste, féministe, écologiste — "wokiste" avant l’heure — débarquant avec 60 ans de retard, mais pile à l’heure dans un pays où la démocratie vacille.

Mafalda, c’est une petite fille de six ans, qui déteste la soupe et les dictatures, et qui pose ses valises dans un monde qui doute. Une enfant qui questionne sans relâche, entourée de sa bande de copains : l’obsessionnel capitaliste Miguelito ou encore l’intransigeante Libertad, révolutionnaire en herbe, en quête, comme son nom l’indique, de liberté. Leurs interrogations — sur la guerre, la paix, l’injustice ou la planète — résonnent encore aujourd’hui, car personne n’y a jamais vraiment répondu. Comme l’écrit le New York Times dans une critique élogieuse : "Lorsque le public américain découvrira Mafalda, il ne rencontrera pas une enfant bien sage, mais une petite fille qui apprend aux enfants à poser des questions, à douter du monde qui vient d’en haut."

Un monde adulte souvent trop sûr de lui, alors que, comme le rappelait Gabriel García Márquez, ce sont les enfants qui détiennent la véritable sagesse.

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