Les diix ans du Mariage pour tous en Irlande : "Beaucoup de personnes qui s’étaient peut-être senties exclues de la société ont enfin trouvé leur place ce jour-là"
Il y a 10 ans, le 22 mai 2015, l'Irlande était le premier pays au monde à légaliser, par référendum, le mariage pour tous. Des droits pour les personnes de la communauté LGBT qui sont acquis, mais qui ont encore besoin de protection.
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Alors qu’un peu partout en Europe, les droits LGBT reculent dangereusement, notamment en Hongrie où la marche des fiertés a récemment été interdite, l’Irlande, elle, célèbre aujourd’hui le 10e anniversaire d’un vote historique. Le 22 mai 2015, 62 % des électeurs irlandais ont dit "oui" au mariage pour tous.
Un "oui" qui a fait de l'Irlande le tout premier pays au monde à légaliser, par référendum, le mariage entre personnes de même sexe.
Roscommon est en plein centre de l’Irlande. Ce comté rural et très catholique est le seul à rejeter le référendum en 2015. Roscommon hérite alors du triste surnom de "comté homophobe d’Irlande". Will Keane est agriculteur de 45 ans. À l’époque, il était en première ligne de la campagne "Oui à l'égalité".
Une victoire nationale "douce-amère"
"Lorsque les résultats du référendum ont été annoncés et que nous avons vu toute l'Irlande en vert, explique l'agriculteur, à l'exception d'une tache rouge pour Roscommon, ce fut un moment difficile. Les gens ont commencé à critiquer Roscommon, en partie sur le ton de la plaisanterie, mais cela a clairement braqué les projecteurs sur la région. Personne n'aime être perçu comme en retard sur son époque !"
Un résultat négatif qui a quand même permis d'éveiller les consciences. Roscommon célébrera sa deuxième Marche des Fiertés cet été. "La nouvelle génération est bien plus ouverte", dit Will Keane. Alors qu'il n’a jamais fait son coming out à son père, il voit aujourd'hui des adolescents, à Roscommon, s'assumer ouvertement. "À l’époque où j’ai grandi, à Roscommon, confit-il, comme la plupart des personnes LGBTQI+, j’ai pris le train pour vivre ma vie, en tant qu’homosexuel, ailleurs. Aujourd’hui, les nouvelles générations ont un vrai choix : si elles le souhaitent, elles peuvent rester."
L'homosexualité en Irlande n'a été dépénalisée qu'en 1993.
Des acquis à protéger
Pádraig Rice, député social-démocrate, insiste sur l’importance d’un vote populaire. Le référendum en 2015 a définitivement consolidé la place de la communauté gay au sein de la société irlandaise : "Je pense que cela a transformé l’image de l’Irlande aux yeux du monde, mais aussi la manière dont l’Irlande se percevait elle-même. Beaucoup de personnes, qui s’étaient peut-être senties exclues de la société, ont enfin trouvé leur place ce jour-là."
Selon la députée, avoir les droits LGBTQI+ dans la Constitution est "d'une importance capitale, surtout aujourd'hui. Ces protections sont gravées dans notre Constitution, ce qui les rend très difficiles à remettre en question."
Mais les droits ne se gagnent pas seulement, ils doivent aussi être protégés, selon Gráinne Healy, elle a co-fondé l'organisation Marriage Equality. "On assiste à une recrudescence alarmante des crimes de haine envers nos frères et sœurs trans, un phénomène visible à l’échelle mondiale. L’un des premiers sujets abordés par Trump, après son élection, en est la preuve. Et ce type de discours, même tenu à des milliers de kilomètres, légitime les idées de ceux qui, en Irlande, partagent ces positions."
Des défis subsistent en Irlande, notamment, en ce qui concerne les droits parentaux pour les couples de même sexe. Dans le cas d’un couple de femmes, mariées, celle qui n’a pas porté l’enfant pendant 9 mois reste aux yeux de la loi une parfaite étrangère.
Un combat majeur pour les familles LGBT du pays, qui explique en partie pourquoi, l’Irlande ne se classe qu’à la 15e place, aujourd’hui en Europe, en matière de droits des personnes LGBTQ+.
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