En Afrique du Sud, le danger des rites initiatiques pour passer à l'âge adulte
Dans la nation arc-en-ciel, les rites et les cérémonies pour passer à l’âge adulte font beaucoup de morts. Le gouvernement cherche à interdire certaines de ces écoles initiatiques alors que le sujet reste encore très sensible en Afrique du Sud.
On l’appelle l’ukwaluka, le passage du statut d’enfant à celui d’adulte. Il s’applique seulement aux jeunes hommes et majoritairement ceux de l’ethnie Xhosa, celle de Nelson Mandela entre autre, qui se trouve dans la région du Cap-Oriental dans le sud du pays. Les adolescents de moins de 18 ans suivent ce rituel de quelques semaines pour devenir des hommes. Ils sont envoyés dans des écoles isolées dans les montagnes. Le rite doit rester secret, il est interdit pour les initiés de parler de ce qui se passe pendant l’initiation.
De nombreux morts lors de ces rites initiatiques
On en connaît quand même les grandes lignes. Les jeunes hommes sont isolés, leur tête est rasée, leur corps nu est peint à l’argile et ils sont circoncis. À ce moment, une longue période de privation commence. De longs jours sans nourriture et sans eau pour tester leur force. Pour beaucoup de familles, c’est encore aujourd’hui le moment le plus important dans la vie d’un homme.
Ce procédé comporte malheureusement beaucoup de risques, principalement liés à l’hygiène. Lors de la circoncision, les outils ne sont parfois pas stérilisés et les plaies s’infectent rapidement, alors qu’aucun médecin n’est présent. Parfois d’autres hommes meurent de déshydratation. L’ukwaluka est un procédé extrêmement traditionnel, les chefs tribaux rejettent toute intervention de l’État. Après 500 morts en cinq ans, le ministre de la Santé a décidé d’interpeller les chefs tribaux. Il demande qu’un certificat médical soit fait avant le rite et la fermeture de certaines écoles qui ne respectent pas les règles d’hygiène.
Des rites initiatiques encore tabous
La docteur Mamisa Chabula-Nxiweni, basée elle aussi dans la région du Cap-Oriental, a combattu toute sa vie les circoncisions traditionnelles qu’elle estime trop risquées. Cette femme, de 72 ans, s’est fait un devoir de reconstruire les pénis amputés à cause des infections contractées lors du rite. Ses prises de paroles sont très mal vues chez les chefs tribaux. Ils assurent qu’une femme n’a pas vocation à intervenir dans ces affaires qui touchent seulement les hommes.
Un grand débat national avait déjà eu lieu, il y a un peu moins de deux ans, après la sortie du film Inxeba. Le long métrage met en scène une relation homosexuelle dans les montagnes lors d'un rite. Le roi Xhosa avait demandé l’interdiction du film, prétextant qu’il dégradait la tradition. Le réalisateur et les acteurs avaient reçu de nombreuses menaces de mort.
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