En Tunisie, une quarantaine d’agriculteurs tentent de préserver le "ramli", une technique traditionelle d’agriculture sur sable
Cette agriculture traditionnelle sur sable dont la méthode remonte au XVIe et XVIIe siècle est encore pratiquée par une quarantaine d'agriculteurs, à Ghar El Melh, au nord de la Tunisie.
En Tunisie, à Ghar El Melh dans le nord du pays, une quarantaine d’agriculteurs tentent de préserver l’agriculture ramli, aussi appelée gattaya, une technique d'agriculture traditionnelle sur sable dont la méthode remonte à l’influence des Andalous dans le pays entre le XVIe et XVIIe siècle.
Le ramli est une méthode très ancienne qui repose avant tout sur une couche de sable humide, intermédiaire et assez solide, qui a été préservée à travers les siècles. Cette couche intermédiaire permet un phénomène naturel très spécial : quand l’eau de pluie ruisselle des collines et arrive vers l’eau salée de la lagune toute proche, grâce à un système de flux alimenté aussi par les marées, l’eau douce va rester au-dessus et alimenter les racines des fruits et légumes plantés dans la couche sablonneuse.
C’est comme si l’eau de mer aidait en quelque sorte l’eau douce à hydrater et nourrir les plantes. C’est un système très fragile et unique au monde, comme l'explique Ali Garci, l’un des agriculteurs qui pratique encore cette méthode : "C’est le secret que possède cette agriculture et qu’on ne trouve nulle part au monde. C’est pour ça que la région Gattaya à Ghar El Melh a été certifiée Sipam. Sipam, c’est l’abréviation de 'système ingénieux du patrimoine agricole mondial'." Le Sipam est une appellation gérée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et consacre le ramli
Le modèle en grand danger
Aujourd’hui, Ali a beaucoup de problèmes pour cultiver ses fruits et légumes. Il raconte que sa récolte de pommes de terre n’a pas été bonne. Elles ont jauni parce qu’elles n’ont pas pu être irriguées suffisamment. Des amas de sable sont venus bloquer le couloir naturel entre la lagune proche des terres d’Ali et la mer, ce qui empêche le système de flux de bien fonctionner. La montée des eaux menace aussi son terrain.
Ali a encore beaucoup d’autres problèmes : "Le vent souffle de manière continue, c’est la quatrième année successive qu’on manque de pluie. Avant, il n’y avait pas de bâtiments. Désormais, au bord de mer, des bâtiments sont construits sur des terrains fertiles."
"Notre produit, c’est un produit naturel, qui a un goût spécifique alors je lance toujours un appel SOS pour sauver ce concept d’agriculture."
Ali Garci, agriculteurà franceinfo
L’agriculture sur sable, c’est une attention constante avec des moyens réduits puisqu’on ne peut pas utiliser des tracteurs ou d’autres outils trop agressifs pour le sol sablonneux.
Cette agriculture a-t-elle une chance de survivre ? Oui car des agriculteurs comme Ali se battent pour la faire vivre mais aussi la transmettre aux jeunes générations. Aujourd’hui, ils sont encore une quarantaine d’agriculteurs à pratiquer la méthode ramli sur près de 200 hectares.
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