Expliquez nous... les glaneurs
Trois personnes accusées de vols de denrées perissables comparaissaient aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Les aliments avaient été jetés par le magasin Intermarché de Frontignan. La récupération d'invendus, des restes des marchés ou de nourritures périmées se pratiquent de plus en plus. Par nécessité ou par conviction
Pendant des siècles, dans une France rurale et paysanne, les glaneurs, c'était ces paysans ou travailleurs agricoles déshérités qui ramassaient dans les champs les épis qui avaient échappé aux moissonneurs.
Et plus largement tout ce qui restait dans les champs après la récolte. On grapillait par exemple les raisins dans les régions viticoles. Une activité de recupération qui était le plus souvent pratiquée par des femmes. On a tous en tête le célèbre tableau "Les Glaneuses" de Jean-François Millet exposé au Musée d'Orsay à Paris. Cette pratique remonte au Moyen Âge. Elle était même trés réglementé. Une sorte de solidarité agricole pour les plus pauvres ou les infirmes.
Les glaneurs des champs sont aujourd'hui devenus des glaneurs des villes
Et aujourd'hui ces glaneurs des villes recupèrent les restes de la société de consommation dans les poubelles des superettes ou à la fin des marchés quand toute le monde remballe. Il est difficile de mesurer exactement l'ampleur du phenomène. Mais on devine que plus en plus de personnes ont recours au glanage pour se nourrir. Un rapport du Centre d'étude et de recherche sur la philanthropie de 2009 s 'est également penché sur le profil de ces glaneurs à Paris, Dijon et Amiens.Chômage, petite retraite, bourse d’étude insuffisante, coût de la vie de plus en plus onéreux, les problèmes d’argent sont pour quasiment tous à l’origine de la pratique du glanage. La plupart des individus possèdent quand même un logement, condition essentielle pour la pratique du glanage. Rarement consommés sur place, les produits récupérés sont souvent triés, lavés puis cuisinés au domicile. Autre contrainte donc : il faut avoir du temps. Mais c'est le plus souvent comme au Moyen Âge un marqueur de la pauvreté, de l'exclusion.
Il y a aussi ces glaneurs militants. Ceux qui dénoncent le gaspillage de nourriture. Beaucoup d'associations ou de collectifs aimeraient que les supermarchés redistribuent eux-mêmes au lieu de jeter. Mais il faut résoudre les questions de normes d'hygiène et de sécurité sanitaire. On commence tout juste à s'attaquer au gaspillage alimentaire. Ça représente 260 kg de nourriture par an et par personne. En France, chaque grande surface produit 200 tonnes de déchets par an— sans que l'on connaisse exactement la part de denrées consommables. Certaines associations disent qu'il faudrait remplacer la fameuse mention "date limite d'utilisation optimale"par "À consommer de préférence avant …"Signalons que les supermarchés, les grossistes et les producteurs sont quand même autorisés de faire des dons d'invendus à des associations caritatives . En 2012, les 1.400 hypermarchés français avaient donné 32.000 tonnes de denrées soit l'équivalent de 64 millions de repas.
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