Disparition du joueur Twisten : "La santé mentale est un sujet dont on ne s'occupe pas assez de façon générale et l'esport ne fait pas exception"
Les hommages sont très nombreux et unanimes après la disparition de Karel "Twisten" Asenbrener, joueur de talent sur le jeu Valorant. Le Tchèque de 19 ans, très apprécié dans le milieu, avait révélé souffrir de dépression. Le club français pour lequel il jouait, Vitality, invite tous les pratiquants à prendre soin de leur santé mentale. Un appel auquel se joint Laure Valée, consultante esport de franceinfo.
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Des minutes de silence, une vive émotion partagée dans le monde entier. La communauté de l'esport est unanime pour saluer la mémoire de Karel "Twisten" Asenbrener, joueur talentueux, dont la disparition a été annoncée par son club Vitality, le 7 juin. Le Tchèque de 19 ans, qui évoluait sur le jeu de tir Valorant, avait récemment révélé souffrir de dépression.
Si le secteur avait déjà conscience de l'importance de la santé mentale, face aux pressions auxquelles les pratiquants sont exposés, ce drame est un choc, et doit pousser les clubs et les éditeurs de jeux à en faire davantage, selon Laure Valée, consultante esport de franceinfo.
franceinfo : Ce drame souligne davantage encore l'importance du soin à apporter à la santé mentale dans l'esport ?
Laure Valée : Tout d'abord, j'aimerais souligner que la santé mentale est un sujet dont on ne s'occupe pas assez de façon générale, et l'esport ne fait pas exception. La prévention et les moyens sont encore trop légers. C'est triste à dire, mais espérons que ce genre d'événement malheureux poussera toute la communauté, les équipes, les éditeurs de jeux à vraiment s'occuper de ce sujet, qui est un enjeu crucial et central pour l'esport.
Il y a un cas particulier de l'esport, qui est un monde hyperconnecté et où la compétition est permanente ?
Hyperconnexion et compétition permanente, ce sont des enjeux clés. Comparés aux sports traditionnels, les joueurs sont peut-être moins protégés dans l'esport à ce qu'ils peuvent voir, et à la violence sur les réseaux sociaux. Il ne faut pas oublier que l'esport étant assez nouveau, on a encore des rythmes de travail, des plannings, des rythmes de compétitions qui sont très, très intenses. Et les joueurs se donnent énormément, les organisations les poussent énormément.
Et c'est vrai qu'il y a une prise de conscience, pour commencer à prendre soin des joueurs, et pour essayer de détecter quand ils ne vont pas bien. Il ne faut pas oublier que ces joueurs sont, pour la plupart, très, très jeunes, et qu'ils ont du mal à parler de ce genre de choses eux-mêmes. Donc, il faut vraiment faire de la prévention, il faut ouvrir des cellules de soutien, et montrer aux joueurs et à la communauté que la santé mentale est un sujet très, très important, pour que les gens soient conscients des risques, et que ce genre de drame n'arrive plus par la suite.
Vous qui côtoyez les joueurs de haut niveau au quotidien, Laure Valée, est-ce qu'ils parlent parfois d'un mal-être ou c'est tout le temps un sujet tabou ?
C'est ça qui me fait vraiment de la peine. Ces joueurs, que je connais bien pour certains, en tout cas sur League of Legends... Et c'est vrai que parfois, je suis contente de savoir que des jeunes joueurs osent venir me parler de leurs difficultés, et se sentent à l'aise pour en parler. Actuellement, je suis en Corée du Sud, où la culture du travail, les rythmes de travail sont très, très poussés. Et on le voit sur les joueurs, qui finalement ont des carrières qui sont très courtes, parce qu'ils arrivent dans un état mental qui est catastrophique, justement parce qu'ils n'ont pas le soutien pour les aider à performer le plus longtemps possible.
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