"Ces secrets de famille ne sont pas spécialement gitans, c'est universel" : le flamenco d'Yeraï Cortes comme une "thérapie familiale"

Culture d'été Yann Bertrand, Anne Chépeau et Thierry Fiorile Du lundi au dimanche

Au festival de musiques du monde "Les suds à Arles", jeudi soir, le guitariste flamenco Yeraï Cortes jouera des morceaux de son dernier album et d'un film toujours en salles, "La Guitare flamenca de Yeraï Cortes", qui raconte comment ce jeune artiste s'est libéré d'un lourd secret familial.

Thierry Fiorile

Radio France

Publié le 17/07/2025 16:41

Temps de lecture : 1min

Yeraï Cortes, en juin 2025. (MARTA P?REZ / EFE / MAXPPP)

Au festival de musiques du monde "Les suds à Arles", jeudi 17 juillet au soir, le guitariste flamenco Yeraï Cortes jouera des morceaux de son dernier album et d'un film toujours en salles, La Guitare flamenca de Yeraï Cortes, qui raconte comment ce jeune artiste s'est libéré d'un lourd secret familial.

Yeraï Cortes a 30 ans. Ses parents, gitans d'Alicante, aujourd'hui séparés, se sont connus dans les années 80 quand l'Espagne libérée de Franco a beaucoup –trop, sans doute – fait la fête. Drogue, prison, un passé enfoui et un lourd secret. Sa mère a eu avant Yeraï une fille, morte trop jeune, qu'elle n'a pas pu assumer et que son fils a connue, non pas comme sa sœur mais comme sa tante. L'album et le film racontent la quête de la vérité, sans pudeur.

"Se débarrasser d'un poids qui t'écrase"

Au début réticents, les parents se livrent aussi musicalement : "Ça a été une thérapie familiale incroyable, raconte l'artiste, et le convertir en art c'est un privilège. Je ne regrette ni le bien, ni le mal que j'ai vécu, ces secrets de famille ne sont pas spécialement gitans, c'est universel. C'est très beau de se débarrasser de ce poids qui t'écrase, cette expérience nous a rendu plus forts."

Chaque étape de cette quête est transformée en art. Yeraï Cortes a composé la musique et écrit les paroles. Tout est enregistré en live, dans la rue, ou la nature, d'Alicante à Madrid. Et "si un chien aboyait dans la rue, on le laissait. Faire entrer la vie dans l'oeuvre musicale, c'était une découverte et c'est très flamenco."