Festival d'Avignon 2025 : le metteur en scène Thomas Ostermeier revisite la pièce "Le Canard sauvage" d'Enrik Ibsen

À l'occasion du Festival d'Avignon, le célèbre metteur en scène allemand Thomas Ostermeier présente jusqu'au 16 juillet, "Le canard sauvage" d'Enrik Ibsen, à l'Opéra Grand Avignon.

Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Scène de "Le Canard sauvage" de Henrik Ibsen, mise en scène de Thomas Ostermeier. (CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE)
Scène de "Le Canard sauvage" de Henrik Ibsen, mise en scène de Thomas Ostermeier. (CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE)

La 79e édition du Festival d'Avignon a ouvert ses portes samedi 5 juillet et se tiendra jusqu'au 26 juillet 2025. Treize années se sont écoulées depuis la dernière venue à Avignon de Thomas Ostermeier. À l’époque, il revisitait déjà une pièce d'Enrik Ibsen, dont le théâtre à la fin du XIXème siècle, a bousculé l'ordre bourgeois et patriarcal. Le canard sauvage est l'une des pièces les plus sombres du dramaturge norvégien : deux familles, jadis associées en affaires sont confrontées à un scandale, l'une parvient à s'en sortir, tandis que l'autre s'effondre socialement.

Le déclassement, la honte, le ressentiment sont des thèmes toujours actuels, qu'Ibsen a connus intimement. "Quand il était enfant, son père a perdu toute sa fortune. C'était une famille bourgeoise, et c'était la honte de se retrouver dans la précarité où le ressentiment est une énergie malheureusement importante aujourd'hui", raconte Thomas Ostermeier.

Un univers proche de notre réalité

C'est le fils du patriarche, encore dominateur, qui va faire exploser ce petit monde, en voulant absolument révéler des secrets enfouis. Faut-il toujours révéler la vérité ? Une question que se pose Ibsen. Dans cet univers qui ressemble au nôtre, c'est Hedvig, la petite fille de la famille déchue, qui sera sacrifiée au nom de ce repentir. "Cela pose la question de la prochaine génération qui essaye de faire mieux les choses. Hedvig est un personnage très engagé, mais qui n'est pas écouté. Cela représente aussi une société dans laquelle la prochaine jeune génération n'est pas entendue", estime le metteur en scène.

La mise en scène de Thomas Ostermeier est classique, comme si, à l'instar de ses personnages, il sentait le temps passer, 26 ans après son premier triomphe à Avignon. "On était une bande de jeunes acteurs, pour notre plaisir. C'était un grand succès avec le public. C'était la première fois ici, on a un peu perdu notre virginité. On ne peut pas retrouver cette énergie", se remémore le metteur en scène.

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