Immobilier neuf : quel bilan et quelles perspectives pour relancer l’activité ?

Les professionnels de l’immobilier neuf ont livré cette semaine leur note de conjoncture, dressant le bilan de l’activité et des perspectives incertaines. Tout d’abord…quel constat ?

Article rédigé par franceinfo - Olivier Marin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le logement neuf doit tenir compte de l’environnement et penser intensité d’usage (ici un "éco quartier" dans le 17e arrondissement de Paris). (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)
Le logement neuf doit tenir compte de l’environnement et penser intensité d’usage (ici un "éco quartier" dans le 17e arrondissement de Paris). (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)

S’il y a une petite éclaircie dans la délivrance des permis de construire, selon la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI), les résultats de l’immobilier neuf sont toujours au plus bas. Des mises en chantier au ralenti, des réservations de logements en baisse (- 9% sur un an) et des prix qui restent élevés.

Il faut compter 5.200 €/m2 en moyenne pour acquérir un appartement neuf. Résultat : de moins en moins de candidats à l’achat, des délais de vente qui s’allongent et de nombreuses opérations immobilières qui sont arrêtées pour des raisons économiques.

Quelles pistes de relance ?

Plusieurs sont évoquées : encourager les primo-accédants et faire revenir les investisseurs sur le marché. Pour ceux qui souhaitent accéder à la propriété dans le neuf, il y a le Prêt à taux zéro. Étendu sur l’ensemble du territoire depuis le mois d’avril, le PTZ, prêt sans intérêt, permet de couvrir 30% du prix de l’acquisition d’une maison neuve et jusqu’à 50% pour un appartement neuf. C’est un levier qui est aussi cumulable avec d’autres aides.

Et puis, pour inciter les particuliers à investir dans le neuf, il y a l’espoir de la mise en place d’un statut du bailleur privé. L’idée : reconnaître l’investisseur comme un acteur économique à part entière. Ce dernier, en achetant un bien qu’il met en location, permet de construire des logements, de loger des familles, de loger des étudiants, etc. Le projet, issu d’un rapport parlementaire (Daubresse/Cosson) et qui promet à la clé un système d’abattement fiscal, est soutenu par l’actuelle ministre chargée du Logement. Verra-t-il le jour ? Au vu du contexte politique, rien n’est moins sûr.

D’autres modèles envisagés ?

Il y a le développement des opérations en BRS (Bail réel solidaire) qui permet de dissocier le foncier du bâti. On est propriétaire des murs mais pas du terrain. Avantage : les logements sont 20 à 50% moins chers au départ que les prix du marché.

Et puis, sur le fond, comme l’a mis en lumière cette semaine le Salon de l’immobilier bas carbone à Paris, où encore le Congrès national du bâtiment durable à Lille, le secteur est en pleine mutation.

Il faut Innover bien sûr, mais aussi s’adapter. Imaginer de nouveaux modèles. La tendance est d’intervenir de plus en plus sur l’existant. Tenir compte de l’environnement. Penser intensité d’usage. En finir avec le gaspillage des mètres carrés inutilisés. Rénover, réhabiliter, transformer quand c’est possible d’anciens bureaux vides en logements ou en locaux d’activités. Réinventer des lieux de vie, concevoir du réversible en amont des opérations.

L’avenir du neuf c’est peut-être l’ancien. En attendant, les besoins en logements sont toujours là. Avec un triple défi : produire des logements écologiquement responsables, socialement inclusifs et économiquement abordables.

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