Avec l'Intelligence artificielle, "on va assister au grand retour de l'audio, pas seulement radio", promet Jérôme Doncieux de ETX Majelan

"Je crois au triomphe de l'audio ou du nouvel audio lié à l'IA" : c’est dans ce mouvement que Jérôme Doncieux a fondé l'entreprise ETX Majelan, spécialisée dans le contenu audio. À l’heure où l’intelligence artificielle se développe à pas de course dans tous les domaines de la vie quotidienne, lui, s’est attaqué à la presse écrite. "C'est une plateforme d'audio et d'IA qui vise au fond à permettre à nos utilisateurs d'écouter ce qu'ils n'ont pas le temps de lire" résume-t-il. "Grâce à l'IA, je parle de révolution industrielle, quand vous êtes un journal quotidien, vous allez pouvoir faire écouter l'ensemble de vos articles".

La technologie progressant de façon "stratosphérique", elle s’est adaptée aux nouveaux usages de la société, notamment au "multitasking" né avec la pandémie du Covid, "les gens font de plus en plus, plusieurs choses à la fois". Conforté dans son idée, Jérôme Doncieux est donc convaincu "qu'on va assister au grand retour de l'audio, pas seulement radio". Un pari fou, mais couronné de succès puisqu’en un an, la plateforme qui comptabilisait 700 000 utilisateurs par mois chez leurs clients média n’est pas loin des trois millions aujourd’hui. "Il se passe quelque chose", un constat confirmé par la croissance du taux d’écoute qu’il a observé : "au début, les gens écoutaient 25% des contenus, maintenant, on est passé à 60, 70%". "Cela fait trois ans qu'on est pionniers de cette IA sémantique", explique-t-il. Depuis, ETX Majelan est devenue le leader français du text-to-speech, la transformation du texte en audio.

Intelligence artificielle et éthique

Sa société travaille désormais avec de nombreux journaux, Le Figaro, La Tribune ou encore L’Équipe, à deux niveaux. "Aujourd'hui, on est capables automatiquement de transformer des contenus texte en audio et puis, poursuit-il, le deuxième niveau, c'est le clonage des voix, technologiquement, c'est très au point". Une voix de synthèse qui doit être, bien entendu, validée par les journalistes eux-mêmes, "c'est impératif" et qui permettront de créer, selon lui, une réelle complicité avec les auditeurs.

"La technologie permet des choses absolument extraordinaires, à une condition, c'est qu'on soit transparent avec les gens dont on a cloné la voix, mais également et surtout transparent avec l'auditeur".

Jérôme Doncieux

franceinfo

"Il y a un côté très vertueux" confie-t-il puisque si une personne écoute des voix de synthèse et qu’elle le sait, elle tolérera les imperfections "parce que par définition, il y aura toujours des imperfections de synthèse", à l’inverse, si elle a le sentiment qu’on lui cache que c'est une voix de synthèse, "à ce moment-là, il y a une suspicion et là, ça met tout en l'air".

"Cet audio IA va devenir conversationnel, vous allez pouvoir faire ping-pong en permanence avec les informations" un cap que Jérôme Doncieux qualifie de "révolutionnaire" et qui permet à court terme de cibler la jeune génération qui écoute plus qu’elle ne lit, mais pas que. En ligne de mire, les fameux CSP+, des gens très pris et qui "n'ont pas beaucoup de temps le matin, s’ils écoutent leur revue de presse, leur média préféré en allant faire leur jogging ou dans leur voiture, c'est extrêmement important", conclut-il.