"On espère toucher un public plus jeune et plus international" : les "Cahiers du cinéma" numérisent leurs 70 ans d’archives

La revue mythique, qui a accueilli les plumes de Godard, Truffaut ou Chabrol, se relance, cinq ans après avoir frôlé le dépôt de bilan, rappelle Julie Lethiphu, la directrice générale des "Cahiers du cinéma".

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Julie Lethiphu, directrice générale de la revue des "Cahiers du Cinéma", le 11 juin 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Julie Lethiphu, directrice générale de la revue des "Cahiers du Cinéma", le 11 juin 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On espère vraiment élargir notre lectorat, notamment aux jeunes générations et à un public plus international", explique mercredi 11 juin Julie Lethiphu, la directrice générale de la revue des Cahiers du Cinéma. La revue mythique du septième art, référence en matière de critique cinématographique, a franchi une étape en numérisant plus de 70 ans d'archives.

Ce sont 820 numéros, "une cinquantaine de hors séries", en tout 75 000 pages toutes numérisées désormais accessibles "sur un smartphone ou sur un ordinateur", depuis le site internet de la revue, "doté d'un moteur de recherche très élaboré". Un projet qui s'inscrit "dans le cadre de la relance de l'entreprise" qui "était au bord du dépôt de bilan" cinq ans plus tôt.

"C'est une revue qui reste engagée"

Retrouver toutes ces archives a été "très compliqué", "il y avait des numéros introuvables", quelques-uns ont même dû être rachetés à des particuliers. Un travail de numérisation également colossal pour une "équipe de huit personnes", rendu possible grâce à un partenariat avec Google Art et Culture, une filiale du géant américain. "Les archives restent la pleine et entière propriété des Cahiers", précise la directrice générale de la revue.

Les Cahiers du cinéma ont eu des périodes très politisées, maoïste, gauche radicale. "Aujourd'hui, ce n'est pas une revue qui a une dimension politique forte", estime-t-elle. Cependant "elle n'est absolument pas hermétique au mouvement que traverse la société." "Et le cinéma, de toute façon, en est un miroir. Donc à partir du moment où on critique les films, on les analyse, on parle du monde, on est engagé. Et c'est une revue qui reste engagée", conclut Julie Lethiphu.

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