J'ai 10 ans. Olivia Ruiz : "J'ai eu une enfance ensoleillée et joyeusement bordélique"
Ce samedi, Julia Martin reçoit une auteure, compositrice, interprète. Cette "Miss Météores" s’est fait sa place dans la constellation de la scène française. Pudique, déterminée, douée, elle a su imposer son style sans jamais se renier.
Olivia Ruiz est originaire de l’Aude. Son nom d’artiste, Ruiz, est un hommage à sa grand-mère maternelle d’origine espagnole. Son père, le chanteur et musicien Didier Blanc, l’initie très tôt à la musique. Enfant, elle adore écouter Henri Salvador dans le jukebox du café familial.
En 2001, elle participe à l’émission Star Academy. En 2003, sort son premier album, J’aime pas l’amour. En 2005, son deuxième opus La femme chocolat la fait connaître du grand public notamment grâce au titre J’traîne des pieds. L’album est certifié disque de diamant et remporte deux Victoires de la Musique. Nouvelle Victoire en 2009 comme Artiste féminine, avec son troisième album Miss Météores. Elle part ensuite dans une grande tournée de concerts, avant la sortie de son quatrième disque Le calme et la tempête. Son cinquième album À nos corps aimants sort en 2016.
Artiste aux multiples talents, Olivia Ruiz est désormais également écrivaine. Son premier roman La commode aux tiroirs de couleurs, paru en 2020 chez Jean-Claude Lattès, vient de sortir au Livre de Poche. Une fresque palpitante sur l’exil, l’identité, la transmission, la mémoire et la fidélité à nos racines.
franceinfo : Ensoleillée et "joyeusement bordélique". C’est en ces termes que vous qualifiez votre enfance, pourquoi ?
Olivia Ruiz : Ensoleillée, parce que j’ai eu la chance de grandir dans cette magnifique région qu’est l’Occitanie, plus précisément dans l’Aude. Bordélique parce que grandir dans un café, c’est une enfance foisonnante. Avec des "figures" comme on dit chez nous, des personnages. Donc il y avait quelque chose de joyeusement bordélique dans cet assemblage de "gueules cassées", dans ce microcosme qu’est le "café monde".
Vous avez évolué dans un monde d’adultes. Quel type d’enfant étiez-vous ? On imagine une petite fille sociable, indépendante...
Oui j’étais cela. J’étais aussi très timide et très complexée parce que j’étais un petit peu en surpoids de l’âge de neuf à onze ans.
J’ai été aussi une enfant victime de ce qu’on appelle aujourd’hui le harcèlement scolaire : du rejet, de la moquerie... Des choses terriblement banales finalement.
Olivia Ruizà franceinfo
Ruiz, votre nom de scène, est emprunté à l’une de vos grands-mères. Une partie de votre famille a fui la guerre civile espagnole mais n’en a jamais parlé. Petite, vous aviez envie d’en savoir plus sur votre histoire qui se mêlait à la grande : "Cette Espagne qui poussait un peu sa corne en moi", dites-vous, "m’interpellait au plus haut point".
Comme tous les enfants, dès qu’il y a secret, on est irrémédiablement attiré et titillé. Je voyais bien qu’il y avait une zone d’ombre dans cette famille. Je sentais monter une colère en moi dont j’avais du mal à identifier l’origine. C’est vrai, je pense que j’étais ambitieuse, que j’aimais beaucoup cette famille qui m’avait construite et que j’avais l’impression qu’elle vivait une demie-vie. J’avais envie qu’ils s’épanouissent, qu’ils s’émancipent et je sentais qu’il y avait peut-être une clé à cet endroit-là, qui était cet exil complètement tu.
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