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Édito
Vote du texte sur l'aide active à mourir : une leçon de démocratie parlementaire
Les députés ont adopté mardi en première lecture la proposition de loi instaurant une aide à mourir, après un débat d'une qualité exemplaire qui nous change des invectives et incidents ordinaires.
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L'Assemblée a adopté à une large majorité, de 305 voix contre 199, la proposition de loi sur l'aide à mourir, mardi 27 mai. Le marathon législatif est loin d’être terminé. Le Sénat examinera le texte en septembre, avant de revenir à l'Assemblée ensuite.
Mais Emmanuel Macron a salué une "étape importante", franchie dans "le respect des sensibilités, des doutes, et espoirs". C’est peut-être là, la dimension la plus inattendue de ce débat parlementaire sur la fin de vie : pendant deux semaines, les députés ont échangé avec retenue et tolérance. Partisans et adversaires de l’aide à mourir ont débattu sereinement. Ils ont examiné plus de 2 500 amendements au fond, sans invectives ni obstruction.
Mieux encore, ils se sont écoutés. Les deux camps ont résisté à toute forme de surenchère, soit pour élargir ce nouveau droit en faisant sauter les dispositions strictes qui l’encadrent, soit pour le caricaturer en agitant des peurs et fantasmes sans fondement. Une fois n’est pas coutume, les députés peuvent être fiers d’eux et du travail accompli.
L'explosion des incidents depuis trois ans
Depuis les législatives de 2022 et l’absence de majorité absolue, et plus encore depuis la dissolution de juin dernier, le moindre débat vire aux jeux du cirque. Les incidents se multiplient et le nombre de sanctions a explosé. Du simple rappel à l’ordre à l’expulsion temporaire, les trois quarts de celles qui ont été prononcées depuis la création de la Vème République - 95 sur 140 - l’ont été au cours des trois dernières années.
La quasi-totalité de ces sanctions vise des députés insoumis, qui ont transformé l’hémicycle en happening permanent, fidèles aux consignes de "bordélisation" édictées par Jean-Luc Mélenchon. Dans le même temps, le nombre de commissions d’enquête parlementaire a bondi : une à deux par an, en moyenne, dans les années 2000, 16 déjà créées depuis octobre 2024. Et nombre d’entre elles se transforment en tribunes politiques voire en pseudo-procès télévisé.
Retrouver la responsabilité individuelle
Mais au moment de débattre de la fin de vie, les députés ont fait preuve de sagesse, à cause de la gravité du sujet bien sûr, le rapport à la mort. À cause aussi de l’attente d’une frange croissante de la population, et du très long processus de consultation qui a précédé ce débat à l’Assemblée. On rappelle que la convention citoyenne sur la fin de vie a rendu son rapport, favorable à l’aide à mourir, il y a plus de deux ans.
Mais un autre facteur a été déterminant. Tous les groupes politiques avaient laissé la liberté de vote à leurs membres. Chaque député a pu s’exprimer et se décider en conscience. Et cet esprit de responsabilité individuelle, assis sur de vraies convictions, est bien plus précieux pour le bon fonctionnement de notre démocratie parlementaire que l’esprit de meute irresponsable produit par des consignes partisanes, souvent mesquines.
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