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Édito
Gouvernement Lecornu II : comment l'éviction des ministres LR par Bruno Retailleau fragilise le parti
Après un week-end de tractations, Sébastien Lecornu a dévoilé son deuxième gouvernement, tard dans la soirée de dimanche. Sa composition plonge un peu plus la droite dans la crise, Bruno Retailleau ayant exclu, dans la foulée, les LR ayant accepté un poste.
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"Le parti se renforce en s'épurant", on connaît cet indémodable précepte du marxisme-léninisme. Bruno Retailleau l'a fait sien, après la nomination des nouveaux ministres par Sébastien Lecornu, dimanche 12 octobre. Il a exclu du parti LR les six personnalités qui ont rejoint le gouvernement contre sa volonté.
Le dimanche soir, le patron de LR a décidément la gâchette facile. La semaine dernière, il avait attendu 1h15 pour anéantir le gouvernement Lecornu I. Dimanche soir, il ne lui a fallu que sept minutes pour éjecter du parti Les Républicains Rachida Dati, Annie Genevard, et Philippe Tabarot maintenus à la Culture, à l'Agriculture et aux Transports, mais aussi Vincent Jeanbrun, Sébastien Martin et Nicolas Forissier, respectivement nommés à la Ville, à l'Industrie et à la Francophonie.
Il faut dire que pour l'ancien ministre de l'Intérieur, le désaveu est rude : il y avait quatre ministres LR dans l'équipe précédente, voilà qu'il y en a deux de plus après que Bruno Retailleau a donné l'ordre à ses troupes d'en sortir. Une humiliation spectaculaire, à l'issue d'un week-end au cours duquel la droite a implosé.
Les députés vs les sénateurs
Dans la rude bataille qui s'est déroulée toute la semaine, Bruno Retailleau avait fini par imposer, dans la douleur, sa ligne : celle du soutien sans participation au gouvernement. Il avait dû en passer par une longue réunion houleuse, virant au pugilat, avec l'ensemble des chefs et parlementaires de LR. D'un côté se tenaient les députés LR qui, emmenés par leur président de groupe Laurent Wauquiez, plaidaient pour une présence au gouvernement et un appui solide à Sébastien Lecornu. Ils voulaient éviter à tout prix une dissolution de l'Assemblée susceptible de les envoyer au tapis.
De l'autre côté, les sénateurs LR, tels Bruno Retailleau lui-même, ou le président du Sénat Gérard Larcher, à l'abri d'un retour aux urnes périlleux, souhaitaient prendre leurs distances avec un gouvernement qui pourrait suspendre la réforme des retraites. Le plus cocasse, c'est qu'une semaine plus tôt, les frères ennemis de LR, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, défendaient, l'un comme l'autre, la position opposée.
La stratégie floue de Bruno Retailleau
Ces volte-faces montrent que la droite ne sait plus où elle habite, et Bruno Retailleau pas davantage. Il était soupçonné de chercher le bon sujet pour claquer la porte de la place Beauvau en temps utile, et mettre sur orbite sa candidature présidentielle.
Beaucoup pensaient qu'il se tournerait vers les Français en se disant désavoué par le chef de l'État sur des enjeux majeurs, comme l'immigration ou la sécurité. Il a choisi de déclencher une crise politique en prenant pour prétexte l'éphémère nomination de Bruno Le Maire, au ministère de la Défense. Laurent Wauquiez a sauté sur l'occasion pour inciter à la rébellion interne. Et voilà que la droite, qui reprenait quelques couleurs, se retrouve plongée dans une nouvelle crise existentielle sous l'œil gourmand du RN.
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