Dan Erickson, créateur de "Severance" : "L'idée de la série m'est venue lorsque je voulais effacer mes 8 heures de travail dans un métier que je haïssais"

Dan Erickson a créé il y a trois ans "Severance", une série qui frôle la science-fiction, réalisée par Ben Stiller. La deuxième saison flirte avec le surréalisme de Twin Peaks et étudie le destin des lanceurs d'alerte.

Article rédigé par Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Adam Scott reprend son rôle d'employé dissocié, à Lumon industries. (APPLE TV +)
Adam Scott reprend son rôle d'employé dissocié, à Lumon industries. (APPLE TV +)

Avec Severance, le créateur Dan Erickson et le réalisateur Ben Stiller avaient inventé le pire des mondes : une entreprise qui pouvait, grâce à une opération au cerveau de ses employés, leur faire tout oublier de leur vie au bureau une fois rentré chez eux. Ce monde apparemment idyllique cachait de larges failles, découvertes par le héros qui réussissait en fin de première saison à faire communiquer ses deux identités.

L'enfer au bureau

L’enfer du bureau, c’est le thème encore plus appuyé de la deuxième saison de Severance. On retrouve Adam Scott et ses collègues en train de raffiner des données sur leur ordinateur, comme on joue à un jeu vidéo, sans jamais savoir le but de leur travail. Dan Erickson, qui a imaginé cette série, en a eu l'idée à son travail : "J'avais un job de bureau que je détestais. Un jour je me suis dit, en y allant, que j'aimerais bien pouvoir sauter directement à la fin de la journée sans avoir à subir mes 8 heures de boulot."

Le lieu de travail dans Severance est froid : quatre sièges dans un large bureau vide. Un choix de Dan Erickson dès le début : "Dans le scénario original, j'écrivais que l'esthétique des bureaux devrait toujours être brutale et déshumanisée. Avec un plafond très bas et une pièce très large."

Severance est une série qui flirte avec les comédies jouées sur un lieu de travail. Mais en plus sombre et avec un grain de surréalisme qui évoque la série Twin Peaks de David Lynch. Dan Erickson acquiesce : "Oui, j’adore. J’aime la façon dont ils abordent les choses, cela donne un sentiment légèrement surréaliste, on a presque l'impression de regarder une version réfractée de la réalité. Cela ne ressemble pas tout à fait à notre monde. C'est difficile à définir. C'est ce qui m'a toujours fasciné dans Twin Peaks et c’est un ingrédient qu’on voulait avoir."

Le rôle des lanceurs d'alerte

La deuxième saison de Severance parle aussi de lanceurs d’alerte : "L’entreprise se sent menacée par le fait que les employés peuvent réunir leurs deux identités et avoir des idées qui ne sont pas officiellement approuvées. Dans cette deuxième saison, nous nous sommes demandé comment réagirait l’entreprise. On s’est inspiré de la façon dont les lanceurs d’alerte sont toujours maltraités dans le monde réel."

Severance, une deuxième saison toujours plus abstraite. Avec notamment Patricia Arquette, Adam Scott et John Turturro. À voir sur Apple TV+.

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