Afghanistan : malgré l’interdiction d’étudier, Behishta Khairrudin décroche son diplôme en suivant des cours sur Internet
L’institut d’Etudes technologique de Chennai en Inde vient de lui délivrer son diplôme d’ingénieure, spécialité chimie après deux années de cours à distance, dans son salon, équipée d’une connexion wifi et d’un laboratoire fabriqué avec les éléments trouvé sur place.
C’est une jeune diplômée armée d’une détermination à toute épreuve puisque Behishta Khairrudin est afghane, et que malgré l’interdiction faite aux femmes d’accéder à l’éducation, elle vient de décrocher son diplôme d’ingénieure, spécialité chimie, et elle l’a fait depuis chez elle, depuis le salon de son appartement dans une ville du nord de l’Afghanistan. Pourtant, ce n’est pas du tout comme ça qu’elle avait envisagé ses études.
Déjà titulaire d’un brevet en technologie, Behishta entendait rester sur les bancs de l’université. En août 2021, quand les Talibans sont entrés dans Kaboul, elle venait de déposer sa candidature pour intégrer l’IIT Madras, l’Institut d’Études Technologique de Chennai en Inde, université publique prestigieuse, son dossier avait été accepté, elle s’apprêtait à partir là-bas, s’installer sur le campus, et puis tout s’est refermé. Les portes du pays d’abord, impossible pour elle, jeune femme célibataire, de quitter le territoire, puis les portes de son logement.
Rapidement, elle a sollicité la direction de l’école, et elle a demandé le droit de pouvoir suivre le cursus malgré tout, à distance, sur Internet, depuis chez elle. Ce que l’Institut a accepté. Pendant deux ans, Behishta s’est donc appuyé sur la connexion wifi familiale, "connexion très aléatoire, confie-t-elle au Times of India, mais indispensable." Les deux premiers semestres, apprendre est une lutte : les cours sont en anglais, alors qu’elle n’a jamais étudié qu’en dari. Mais elle s’accroche.
Des bocaux de cuisine pour faire des expériences de chimie
Étant en spécialité chimie, elle s’est aussi fabriqué un petit laboratoire, en utilisant des bocaux de cuisine, un verre doseur et le micro-onde de sa sœur. L’installation est précaire, mais elle parvient à mener les expériences demandées, à envoyer les résultats de ses travaux et enfin à décrocher son diplôme, rejoignant ainsi sa centaine de camarades qui, eux, ont passé toute leur scolarité en présentiel.
Au journaliste qui lui demande si elle a une quelconque amertume, Behishta Khairrudin répond : "Je n’ai pas de regret, je veux juste dire aux Talibans, vous voulez me stopper ? Eh bien, je trouve d’autres voies, d’autres moyens, j’avance." Elle ajoute que tout le monde ne peut pas s’accrocher comme ça, que si elle l’a fait, c’est grâce au soutien de sa famille, son père, sa mère, ses frères et sœurs, "mais je dis à toutes les filles, étudiez, ouvrez des livres, prenez ce pouvoir, et ne déprimez pas, parce qu’ils tomberont un jour, nous, nous les changerons." Et si rien n'était dû au hasard ? Behishta signifie "l’optimiste" dans sa langue natale.
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