Les faux carnets intimes d'Adolf Hitler vont être rendus publics
La publication de ces documents, en Allemagne, il y a trente ans, avait provoqué un scandale.
Le 25 avril 1983, le journal Stern annonce une découverte fracassante.
L'hebdomadaire dévoile les journaux intimes d'Adolf Hitler. Ces carnets noirs
sont impressionnants. Il y a soixante-deux tomes. Un journaliste de Stern les
brandit devant les caméras. Gerd Heidemann est un reporter vedette. Ce jour là,
il triomphe, et son journal aussi. Le rédacteur en chef de Stern affirme que ces
documents vont obliger les historiens à réécrire l'histoire du IIIème Reich.
Dans ces carnets, le fondateur du nazisme raconte sa vie quotidienne,
jour après jour. Les lecteurs ont l'impression de vivre l'histoire de
l'intérieur. Pour l'Allemagne, c'est un choc. A l'étranger aussi : Paris Match
met ces révélations à la une. Chacun veut se plonger dans la vie intime du
führer.
Mais très vite, le doute s'installe. Chez les historiens,
d'abord, et puis au sein même du gouvernement. Pourquoi ces carnets
apparaissent-ils maintenant ? L'hebdomadaire peut-il prouver leur authenticité ?
Sur le site d'Arte, vous retrouverez les détails de la polémique. Pendant ce
printemps 1983, deux thèses s'affrontent. D'un côté, le journal qui brandit des
expertises graphologiques. Et de l'autre, la police judiciaire qui enquête de
son côté et qui finit par découvrir le pot-aux-roses : ces carnets intimes sont
des faux. Le papier utilisé n'existait pas à l'époque du IIIème Reich.
Le magazine Stern est ridiculisé et son journaliste vedette, Gerd
Heidemann, doit passer aux aveux. Il a monté l'opération avec un faussaire, un
certain Konrad Kujau. Cet homme est un passionné d'Hitler. Il a lui-même rédigé
les soixante-deux carnets. Le magazine a mordu à l'hameçon. Pour obtenir les
documents, il a payé cher : plus de neuf millions de marks. Au passage, Gerd
Heidemann a détourné une partie de l'argent.
En 1985, le faussaire et le
reporter comparaissent devant la justice. Ils sont condamnés à quatre ans de
prison. Le journal Stern doit présenter des excuses publiques. Ses ventes
diminuent. Les rédacteurs en chef démissionnent. L'image de l'hebdomadaire est
abîmée pour longtemps.
Trente ans après, Stern a donc décidé de mettre
un point final à cette affaire. Le journal possède encore une partie de ces
fameux carnets. Il va les transférer aux archives nationales allemandes. Le
public pourra les consulter. Ces faux journaux intimes appartiennent eux aussi à
l'histoire.
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