Réforme de l'université : "Il faut répondre sur le fond, pas par les CRS", estime le sénateur PS David Assouline
Pour le sénateur socialiste de Paris, David Assouline, invité vendredi sur franceinfo, il aurait fallu plus de moyens : "Au lieu de faire de la sélection parce qu'il n'y a pas assez de places, on augmente les capacités de ces filières", préconise-t-il.
L'évacuation de l'université Tolbiac vendredi 20 avril a été saluée par l'exécutif, tandis qu'une quinzaine de sites restent bloqués partout en France. Les étudiants se mobilisent contre la réforme de l'accès à l'université et notamment contre la plateforme Parcoursup. "Il faut répondre sur le fond, pas par les CRS", a déclaré, vendredi sur franceinfo, le sénateur socialiste de Paris David Assouline.
franceinfo : Bloquer les universités, est-ce la bonne manière de lutter contre la réforme de l'université et Parcoursup ?
David Assouline : Il y a un profond malaise chez les jeunes. La jeunesse n'a jamais eu aussi peu de perspectives, de considération. Mai 68, c'était 400 000 étudiants, dont une couche relativement favorisée de la société. Aujourd'hui, il y a 2,5 millions d'étudiants. Je comprends le désarroi des jeunes. On peut rentrer à l'université mais, à l'université, il y a de l'échec. C'est donc une sélection de fait. Alors, on institutionnalise la sélection. C'est comme si on vous disait : "Il y a un principe dans la société c'est l'égalité et, comme l'égalité réelle n'est pas encore au rendez-vous, on supprime le principe d'égalité." Non !
Que devrait faire le gouvernement selon vous ?
J'avais prévenu, parce que j'ai une certaine expérience de ce type de mouvements, qu'on faisait passer la loi en catimini en disant : "C'est juste une nouvelle plateforme d'inscription", car l'ancienne avait des défauts et que le tirage au sort n'était effectivement pas la bonne méthode pour les filières tendues. J'ai prévenu : attention, on n'en est qu'au début. Aujourd'hui, ceux qui sont en train de s'inscrire, ce sont des lycéens. Quand ils vont avoir les réponses à la rentrée, quand ils n'auront pas - pour une grande majorité - ce qu'ils souhaitaient ou ce qu'ils espéraient, vous allez voir que ça va s'agrandir. Il faut répondre sur le fond, pas par les CRS. Il fallait répondre en permettant de donner les moyens à l'université. Il faut qu'en premier cycle, les étudiants soient vraiment suivis, qu'il y ait une vraie orientation, qu'il puisse y avoir des amphis pas surchargés, que les étudiants aient des conditions de vie qui leur permettent d'étudier et d'avoir un parcours en premier cycle qui aille vers la réussite, notamment dans les filières bondées. Ça fait des années qu'on dit qu'il y a des filières tendues. Si elles sont tendues, c'est que beaucoup d'étudiants veulent y aller. Au lieu de faire de la sélection parce qu'il n'y a pas assez de places, on augmente les capacités de ces filières. Or, la réponse a été de dire qu'on allait institutionnaliser une sélection, que le bac n'est plus vraiment le premier diplôme universitaire. On va faire en sorte que les étudiants n'aient plus à choisir leur université, mais que l'université choisisse ses étudiants.
Quelle place joue le parti socialiste dans cette mobilisation ?
Je pense que le Parti socialiste, partout où il est présent, défend ce que je viens de vous dire. Il est encore sur le terrain ! Les jeunes qui sont au Parti socialiste, ce sont les étudiants. Et puis les parlementaires sont encore nombreux et le premier secrétaire du parti socialiste a fait des déclarations fortes... On se bat. Le parti socialiste, humblement, doit travailler, doit reprendre sa place et son lien avec le mouvement social, avec les syndicats. Il n'a pas à être à la tête, il n'a pas à récupérer. Je vois que certains confondent tout, le mouvement politique, le mouvement syndical. Nous devons préparer des perspectives et une alternative politiques à un gouvernement qui, sur ce terrain, comme sur celui de l'immigration, est en train de dépasser toutes les limites.
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