"On a maintenant 32 milliards d'euros de carnets de commandes", se félicite le directeur général du groupe Bouygues
"Globalement, on a une très bonne visibilité, ce qui n'est pas du tout intuitif quand on regarde notamment l'image qu'on a de la construction, par exemple en France", déclare, jeudi, Olivier Roussat, le directeur général du groupe Bouygues.
"On a maintenant 32 milliards d'euros de carnets de commandes, avec un carnet qui croît au niveau international de pratiquement 16% qui croît en France de 9%", se félicite jeudi 6 mars Olivier Roussat, le directeur général du groupe Bouygues. Son groupe vient de présenter ses résultats pour 2024, avec un chiffre d'affaires de près de 56,8 milliards, en hausse de 1% sur un an. "Globalement, on a une très bonne visibilité, ce qui n'est pas du tout intuitif quand on regarde notamment l'image qu'on a de la construction, par exemple en France", poursuit-il.
franceinfo : Bouygues vient de présenter ses résultats pour 2024, l'objectif est atteint globalement ?
Globalement oui, on est assez content tant sur le chiffre d'affaires que sur le résultat opérationnel courant, qui est même meilleur que ce qu'on attendait.
Les multiples annonces de Donald Trump sur les hausses potentielles de droits de douane vous préoccupent-elles ?
C'est quelque chose de préoccupant dans la mesure où c'est plutôt le signe de la fin du libre-échange. Maintenant, pour nous, qu'est-ce que ça change ? On produit localement lorsque nous sommes aux États-Unis, donc les droits de douane concernent les objets que l'on utilise dans la fabrication, on va les prévoir dans nos contrats et les renvoyer vers le client. Donc c'est finalement quelque chose qui n'est pas très embêtant pour nous. On ne produit pas des produits manufacturés.
Donc c'est plutôt une inquiétude sur l'avenir de la mondialisation qu'un impact clair ?
C'est véritablement plutôt la fin, puisque si ces barrières douanières montent aux États-Unis, je pense qu'elles vont monter dans le reste du monde et donc ça va nous compliquer la vie au sens large.
Vous êtes présents dans de multiples secteurs. Qu'est-ce qui porte Bouygues aujourd'hui ?
Je pense que le sujet d'Equans dont on a fait l'acquisition en fin 2022, c'est un de nos sujets, puisque c'est devenu maintenant une activité qui regroupe la moitié de nos collaborateurs, qui regroupe presque un peu plus d'un tiers de notre chiffre d'affaires. C'est une activité qui se développe beaucoup car elle s'appuie sur des secteurs comme les transitions énergétique, industrielle et numérique. Mais en même temps, dans nos secteurs traditionnels, dont la construction, on a un carnet de commandes qui a atteint des valeurs qu'on a jamais atteintes jusqu'à maintenant.
C'est-à-dire ?
On a maintenant 32 milliards d'euros de carnets de commandes, avec un carnet qui croît au niveau international de pratiquement 16%, qui croît en France de 9%. Donc, globalement, on a une très bonne visibilité, ce qui n'est pas du tout intuitif quand on regarde notamment l'image qu'on a de la construction en France.
Quelle part représente l'international dans votre carnet de commandes ?
Nos activités internationales représentent maintenant 68% de ce que nous faisons. C'était à peu près la moitié il y a dix ans et donc ça monte progressivement. Chaque année, ça monte un peu, puisque notre développement est majoritairement maintenant à l'international. Quand on rachète des sociétés.
Le chiffre d'affaires pour Bouygues Immobilier est en repli de 17%, ce n'est pas une surprise ?
Non, ce n'est pas une surprise, c'est la conséquence du faible niveau de réservation. J'avais eu l'occasion de dire sur les antennes de farnceinfo que j'espérais qu'en 2024, nous avions touché le fond de la piscine. Peut-être qu'on a touché le fond de la piscine, je le pense. Mais la question est de savoir à quel moment on remonte. Ce sont des choses qu'on pourra percevoir vers le mois de mars-avril, à peu près, plutôt avril, qui est une période où il y a à nouveau des réservations.
Avez-vous espoir, tout de même, de refaire surface bientôt ou craignez-vous que ça stagne au fond un petit moment ?
L'approche qu'on a eue, ça a été de redimensionner complètement l'entreprise avec le niveau de marché tel qu'il était en 2024. On est prêt maintenant à saisir des opportunités. On a pris des parts de marché l'année passée. Et donc on accompagnera le mouvement. Je pense que ce sont des choses qui sont à portée de main.
"Le vrai sujet, quand vous êtes un primo-accédant, qui veut acheter un appartement, qui s'endette sur 15 ou 20 ans, c'est la confiance qu'il a dans l'avenir. Le monde est tout de même un peu incertain. Ce n'est pas abusé que de le dire."
Olivier Roussatsur franceinfo
Que manque-t-il, les acheteurs particuliers ?
En 2024, la moitié de nos ventes ont été faites avec des institutionnels. Cette année, en 2025, ils vont acheter moins qu'en 2024. Le reste s'est fait avec des particuliers qui achetaient soit pour eux, soit pour de l'investissement. Il y a un dispositif d'investissement qui a disparu, remplacé par un dispositif qui est un petit peu moins avantageux. Le besoin est là, les gens ont envie d'acheter. Il faut simplement que les taux d'intérêt continuent de baisser et qu'ensuite, ils aient confiance dans l'avenir.
Votre carnet de commandes vous offre de la visibilité. Comment abordez-vous 2025 ?
Avec confiance. On a une feuille de route d'Equans que nous avions communiquée aux marchés début 2023. Cette feuille de route, on l'a déroulée plus vite et plus fort que prévu. On a donc des carnets de commandes, je l'ai dit, qui sont pleins. Donc on a vraiment une année 2025 qui se présente bien. Même si on a un océan de mauvaises nouvelles géopolitiques autour de nous, pour autant, quand on regarde notre activité spécifique, elle est plutôt de bonne facture. Enfin, les voyants sont plutôt verts.
Vous avez présenté vos résultats ce matin pour Bouygues en 2024. "Les effets de la loi de finances et de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 sur le résultat net part du groupe sont estimés à date à environ 100 millions d'euros", est-il écrit dans votre communiqué de presse. C'est-à-dire concrètement ?
J'ai même rajouté quelque chose ce matin dans la présentation des résultats. J'ai dit que, globalement, la valeur que j'annonçais est un plancher, que dans le contexte actuel, ça résulte d'une augmentation de l'impôt sur les sociétés et d'un moindre allégement de charges sur les bas salaires. Globalement, ça nous baisse le résultat net de 100 millions. Je crois que c'est un plancher.
Le groupe Bouygues va-t-il recruter cette année ?
Oui, on continue, on a des carnets de commandes à honorer.
"Cette année en France, on va chercher à recruter 10 000 personnes. On est un gros recruteur."
Olivier Roussatsur franceinfo
On va recruter dans des jobs de conducteurs travaux, des techniciens d'installation, des techniciens électriciens. On a des besoins. Et encore une fois, nos recrutements servent à réaliser le carnet de commandes que nous avons pris. Les nouvelles du carnet de commandes sont bonnes. Donc on n'a pas de raison d'arrêter les recrutements.
Arrivez-vous à trouver cette main-d’œuvre ?
C'est compliqué. On forme nous-même des personnes avec des écoles internes que nous avons créées pour être capables justement de donner la qualification dont on a besoin pour réaliser nos travaux.
À regarder
-
Un mois après sa mort, le message de Charlie Kirk résonne encore
-
Le rappeur SCH déclare sa flamme à Marcel Pagnol dans un film d'animation consacré au célèbre cinéaste
-
Plan de paix pour Gaza : quatre nouveaux corps d'otages ont été remis à Israël
-
SFR bientôt racheté par ses concurrents ?
-
Musée Chirac : braqué puis cambriolé en 48 heures
-
Otages israéliens : révélations sur leur détention
-
Réforme des retraites : suspendue pour 3,5 millions de Français
-
Gouvernement de Sébastien Lecornu : censure ou pas censure ?
-
Coup d'envoi de la vaccination contre la grippe
-
Skai Isyourgod, le phénomène du rap chinois
-
Délit de fuite : la vie brisée de Marion
-
Disparition des coraux : une menace pour l'humanité
-
Bac de maths en 1ère, une bonne nouvelle ?
-
Une minute de silence en hommage à ces profs tués
-
IA : des paysages touristiques trop beaux pour être vrais ?
-
Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle
-
Pourquoi ton lycée pro est en grève aujourd’hui
-
La joie des Palestiniens libérés des prisons israéliennes
-
Le prix Nobel d'économie est pour la suspension de la réforme des retraites
-
François-Xavier Bellamy défend la posture de Bruno Retailleau qui chute dans les sondages
-
Lecornu II : des nominations surprises
-
Enquête après la mort de Sara, 9 ans
-
Madagascar : le président contesté écarte toute démission
-
Le gouvernement Lecornu II face à la réforme des retraites.
-
"Mange mon cul noir", Yseult (encore) en clash
-
"Ce n'était plus ma femme" : l'ultime interrogatoire de Cédric Jubillar avant le verdict
-
"Il faut suspendre la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle"
-
M0rt d'une fillette : un nouveau drame du harcèlement ?
-
Nicolas Sarkozy : il connaît sa date d'emprisonnement
-
Comment Discord est devenu un outil de mobilisation politique pour la jeunesse
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter